28 mars 2014

From the grave | VI - De Praestigiis Daemonium (2008)



VI. Derrière ce patronyme aussi énigmatique que sibyllin se cache le nouvel antéchrist de Balrog (Aasoth, Balrog, Genital Grinder…) auquel il a donné naissance en 2007 avec IIII de Deus Spityerertoiio. Publié par l’entremise du vénérable Debemur Morti, De Praestigiis Daemonium est le premier mini album né de cette union. Mini peut-être mais parfois (comme c’est le cas ici) une vingtaine de minutes suffisent pour se rendre compte que l’on tient là entre les oreilles du evil, du pur, du saignant comme les menstrues. Propulsé par des textes en français, ces quatre agressions ont dans leur veine le sang noir d’un black metal fiévreux au profond goût de fiel. Brutal et intense, poisseux comme du sperme, épidermique et rapide. Et d’une beauté sulfureuse surtout, sécrétée par des riffs obsédants, venimeux, qui labourent autant les chairs que l’âme. « Et maintenant je lui appartiens… », « Je me dresse devant le trône… », « Si le sommeil de ma raison se fait… » et plus encore le long (plus de neuf minutes d’orgasme) et superbe « Il n’y a pas de repos ni le jour ni la nuit… », assurément le point G du disque, se parent d’une dimension quasi religieuse au point de presque pouvoir parler d’un art noir liturgique à l’encontre de VI. Les chœurs et chants grégoriens qui viennent se greffer à ces pistes tendues comme une verge priapique participent bien entendu de ce caractère. Religieuses certes, mais attention, il n’y a ni lumière ni positivisme béat dans ces prières irriguées par une négativité absolue. Le Mal, le vrai, y est véritablement tapi, loin du satanisme bas du plafond que bien trop de hordes grimées à la truelle chez Leroy Merlin sans imagination vomissent à longueur d’étrons. On sent que les deux musiciens ont du métier car leur œuvre est carrée, habillée d’un son puissant ni trop clair ni trop sale ;  elle ne patauge jamais dans la semoule car elle suit une direction précise qu’elle atteint toujours. De Praestigiis Daemonium est un sermon noir et implacable qui laissera pendant longtemps des résidus dans votre mémoire. On souhaite maintenant que VI ne reste pas un projet éphémère tant on devine dans cet acte de naissance un potentiel énorme. A suivre donc… (cT09)

Black Metal | 24:53 | Debemur Morti | FB





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