23 janvier 2014

Chronique : Trenchrot - Necronomic Warfare (2014)




Non content de s'époumoner avec ASPHYX, HAIL OF BULLETS et GRAND SUPREME BLOOD COURT, Martin van Drunen vient d'ajouter un nouveau projet à son arc. Du moins telle est l'impression qui tout d'abord s'immisce dans l'esprit une fois ce Necronomic Wafare avalé par la fente de la platine. Sauf que le Hollandais violent ne joue pas dans TRENCHROT, jeune groupe américain dont le chanteur s'appelle en réalité Steve Jansson. Le mimétisme est néanmoins troublant tant celui qui tient également ici une des deux guitares réussit à imiter à la perfection la voix cendreuse de son aîné. Cette parenté commande chez le fils spirituel une approche du Death Metal forcément old school et batave, lourd et rampant, granitique et mortifère. Rien d'anormal dans tout cela car le timbre de Van Drunen est tellement marquant et reconnaissable qu'il est de suite associé à ce Metal de la mort qui n'hésite parfois pas à s'accoupler avec le Doom des cavernes. Bien entendu, la comparaison entre les deux groupes pourraient être embarrassante voire fâcheuse. Il n'en est pourtant rien. A cela, au moins deux raisons. D'une part, féru de cette école hollandaise, on ne saurait faire la fine bouche lorsqu'on tombe sur un nourrisson tétant ses mamelles au goût ferrugineux. D'autre part et surtout car TRENCHROT dresse une inspiration à la dureté insolente, multipliant l'éruption d'une semence épaisse et empestant la mort. On se doutait bien que Dragged Down To Hell, sa démo séminale, n'avait qu'à peine défloré le potentiel de ses géniteurs, ce que confirme de la plus belle des manières ce Necronomic Warfare qui jamais ne débande. S'achevant sur les trois titres étalés par ses courts préliminaires, l'album a quelque chose d'un panzer en pleine invasion de la Pologne, labourant tout sur son passage. Accordage tellurique et prise de son minérale enrobent le menu d'un fuselage puissant. S'ils aiment parfois patauger avec rapidité dans ce charnier infernal, comme ils le font avec "The Most Unspeakable Of Acts", que perfore un refrain implacable  ou "Gallery Of The Dead", les Américains ne se montrent jamais autant à leur avantage que lorsqu'ils serrent le frein à main, érigeant alors de redoutables blockhaus. Bunkers grisâtres et sinistres tels que "Gustav Gun" et son intro aux allures de scalpel scarifiant la peau et plus encore le long morceau éponyme qui meurt sur un solo chargé d'émotion ou brutales décélérations lacérant une trame qui galope pied au plancher ("Maddeling Aggression", "Sickening Devotion") enfoncent Necronomic Warfare au fond d'un gouffre qu'aucune lumière ne vient à aucun moment colorer. Là où certaines mauvaises langues ne verront que pale photocopie, nous préférons voir un disque "à la manière de", inspiré et efficace qui, après un dernier HAIL OF BULLETS qui ronronne, nous fera idéalement patienter jusqu'au prochain ASPHYX. Avec ses influences grosses comme des câbles à haute tension, cet opus n'en est donc pas moins une excellente découverte, celle d'un très solide artisan sur lequel il faudra à compter à l'avenir, sans l'ombre d'un doute... (La Horde Noire 2014)

Genre Old School Death Metal
Label Unspeakable Axe Records
Durée 48:40




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