1 octobre 2013

Chronique : Lita Ford - Black (1995)



Soit par méconnaissance, soit par désintérêt pour cette partie de sa carrière, beaucoup oublient que Lita Ford ne s’est pas arrêtée en 1991 après le très bon Dangerous Curves lequel, clôt effectivement une période faste pour la tigresse. Car, perdu au milieu des années 90, il y a ce Black franchement oublié aujourd’hui. Si l’époque, dominée par le grunge et le thrash à la Pantera et où bon nombre d’autres groupes de sa génération voire plus anciens (Iron Maiden, Judas Priest) voient eux aussi leur popularité s’éroder, peut expliquer le sort malheureux de ce sixième opus, il convient à sa charge de lui reconnaître, non pas forcément une qualité inférieure à ses glorieux aînés mais plus un changement de style sensible, tendant vers le grunge ou le rock tout court qui, s’il correspond sans doute davantage à la personnalité d’une musicienne dont les goûts ont le droit d’évoluer, a pu décevoir ses fans. De fait, Black est à prendre pour ce qu’il est, à savoir la photographie de ce qu’est alors Lita Ford, l'artiste. Parfois assez lourd ("Black" et ses lignes de basses toutes en rondeur, "Fall"), flirtant avec le blues ("Killin’ Kind"), plus rock que métal (le beau "Loverman", "Where Will I Find My Heart Tonight"), le menu pêche surtout par manque de hits, d’hymnes immédiatement identifiables. De plus la seconde partie paraît moins convaincante, avec des titres plus proches du remplissage que du classique instantané, à l’image des peu notables "Joe", "War Of The Angels" ou "Spider Monkey", à l’entame inutilement longue mais rehaussé par des claviers nourris aux seventies et par des soli chaloupés séduisants). La blonde, d’ailleurs, ne manque pas une occasion de prouver encore quelle bonne guitariste elle demeure, ce dont on ne peut que se réjouir. Avec un actif au final plus positif que prévu, Black mérite d’être redécouvert. Imparfait certainement mais il a le mérite de nous montrer son auteur telle qu’elle est. Pendant longtemps, on a cru que la carrière de l’ex 'métal queen' s’achèverait sur cette offrande, celle-ci ayant annoncé peu après qu'elle se retirait pour élever sa famille. Au regard de celle qui suivra quinze ans plus tard, il aurait mieux valu…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire