Débutée en
2007 sous la forme d’un one-man band né dans les méandres du cerveau torturé de
Xos aka Chris Grigg, actuel batteur du mythique Krieg, Woe livre avec Quietly,
Undramatically un second méfait mais le premier en tant que groupe, puisque le
musicien a recruté Evan Madden (Woods Of Ypres) pour assurer le matraquage en
règle derrière les fûts. Signé désormais chez Candlelight qui ne cesse par
ailleurs d’enrichir son catalogue impie, le projet sculpte un Black Metal peu
aisé à cerner, à la fois raw et plus nuancé qu’il n’y parait de prime abord. Le
chant écorché du maître des lieux confère à l’ensemble un caractère
volontairement cru et primaire que recouvre d’une chape brutale des riffs
nerveux, acérés, tranchants. Les compositions au fuselage à l’avenant,
déploient leur ramifications par le biais de durées souvent étonnamment
longues, puisque l’une d’entre elles n’hésite pas à voisiner avec les treize
minutes au garrot. Quelques lignes de chant clair surgissent aussi par moment,
comme lors du titre éponyme. Ce rapide tour du propriétaire illustre la
difficile pénétration d’un album qui ne se dévoile qu’en forçant un peu son
intimité. Les écoutes aidant, on se rend compte que derrière la rudesse et la
rapidité affichées se cachent un art noir extrêmement intéressant, qu’il
s’agisse de cette curieuse entrée en matière qu’est « No Solitude »
ou du long « Full Circle » que lacèrent de multiples déchirures entre
pauses mortifères tricotées par des notes grêles et pulsations frénétiques. Si
Woe épouse parfois les traits de modelés rapides comme un torrent en cru, c’est
pour mieux ensuite les découper au scalpel ("Hatred Is Our Heart",
"The Road From Recovery"), hormis durant le bruitiste « Without
Logic » qui en l’espace de deux minutes à peine viole tout sur son
passage. Et sans vaseline s’il vous plait ! Il ne reste plus qu’au groupe à
affiner ce Black Metal bouillonnant qui en a certainement encore sous la
semelle. (2010)
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