10 février 2013

Chronique : American Dog - Last Of A Dying Breed (2000)




A la fin des années 90, le Rock, le vrai, le sale, celui qui sent sous les bras et fleure bon l'alcool, reprend des couleurs entre la vague Stoner qui redécouvre Black Sabbath, et les enfants spirituels d'AC/DC façon Nashville Pussy. Fondé en 1999 par l'ex Salty Dog, Michael Hannon, qui ne se contente plus de tenir fermement son manche à quatre cordes mais gueule aussi dans le micro, l'arrivée d'American Dog s'inscrit dans le réjouissant contexte. Biberonné au lait maternel, celui de Motörhead, AC/DC, The Angels, voire Lynyrd Skynyrd et le ZZ Top originel pour la poussière sudiste qui le salit, Last Of A Dying Breed déboule quelques mois plus tard. Le succès est immédiat. Il faut dire que ce galop d'essai a ce qu'il faut dans le pantalon pour faire bander les amateurs du genre. Des saillies courtes qui balancent la sauce ("Barley Half Alive"), qui savent parfois se montrer plus élaborées, à l'image de "TV Disease" dont le très beau solo final l'entraîne vers les sept minutes au compteur, fait rarissime pour les Ricains, et une ambiance de bordels texans crasseux ("Drank Too Much"), posent le décor, qu'enrichissent quelques reprises bien troussées, notamment celle du "Under The Blade" de Twisted Sister, laquelle se fond dans le style du groupe et sans vaseline. Pour être simple et remuante, donnant envie de téter des bières à défaut d'autre chose, la musique d'American Dog fait cependant montre d'une efficacité consommée, qualité qui montre que le power-trio (quoi d'autre ?) n'est pas composé de manchots. Les mecs se marrent, ne se prennent pas au sérieux ("Be A Man"), ce qui ne les empêche donc pas de mouliner un bon Hard-Rock, suant de feeling, comme l'illustre "Last Of A Dying Breed", où les racines bluesy explosent parfois au grand jour, témoin la version live "She Had It Comin". De toute façon, avec les références qui sont les siennes, comment American Dog pouvait-il être mauvais ? Impossible ! Celui-ci fera-t-il mieux par la suite ? Pas sûr, quand bien même, à l'instar de Nashville Pussy, il n'a jamais vraiment déçu, crachant un breuvage identique, ou presque, à chaque album, prétexte à des éruptions scéniques pour lesquelles ce Rock est clairement taillé. Le trio n'est pas ce que le genre nous a offert de mieux mais qu'importe : pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Music Waves 2013)



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