23 mars 2012

Spettri - Spettri (2011)


Quand il ne signe pas des artistes nostalgiques croyant encore que l'on n'a rien enfanté depuis leMachine Head de Deep Purple (Wicked Minds par exemple), ou ne joue pas les historiens rééditant des perles (un peu) oubliées (dernièrement, Doris Norton), le label Black Widow aime bien se lancer dans l'archéologie. Passant au tamis le Rock italien, il vient ainsi de déterrer un objet resté inédit depuis sa conception entre 1970 et 1972. Il s'agit du premier - et unique - album de Spettri, formation apparue au milieu de la décennie précédente mais dissoute avant de voir le fruit de ses enregistrements faire l'objet d'une sortie officielle. Ces bandes, demeurées depuis sur une étagère, ressuscitent presque quarante ans après, pour le plus grand plaisir des amoureux de cette patine seventies si chaleureuse, véritable Saint Graal après lequel ne cessent de courir les groupes d'aujourd'hui.


Car là, pas de doute à avoir, cet opus n'est ni une copie, ni un hommage ou un truc "à la manière de". L'analyse au Carbone 14 ne trompe pas : cela a bien été capturé à une époque lointaine où des musiciens se retrouvaient encore pour enregistrer sans l'aide dépourvue d' âme des ordinateurs. La prise de son, qui fleure bon l'authenticité, a peut-être vieilli mais possède ce charme inimitable. Un peu à l'image de ce petit groupe, sorte de version transalpine deVanilla Fudge en plus progressif, distillant un Rock psychédélique en langue nationale et piloté par un orgue "jonlordien" qui dégueule (forcément) de toute part.

L'œuvre éponyme, concept en quatre mouvements auxquels se greffe une intro, s'ouvre sur "Stare Solo", sans doute son titre le plus marqué par un Hard-Rock qui se cherche alors encore. Le plus ramassé également. On pense clairement à la formation culte de Tim Bogert et Carmine Appice grâce au chant de Ugo Ponticiello, cependant que le guitariste accouche d'un solo réjouissant et bien dans le ton de l'époque. Que du plaisir donc !

Introduit par un orgue aux tonalités liturgiques, par ailleurs distillées à travers tout l'album, "Medium" dévoile le visage le plus psyché de Spettri, lente pièce de près d'une dizaine de minutes où six cordes et claviers se répondent lors d'un long pont instrumental aux accents purpliens et orgasmiques. Quelques notes acoustiques posées par une guitare à la saveur méditerranéenne, un orgue généreux échappé d'une église, puis "Essere" peut enfin démarrer, montée en puissance tragique aux multiples pans aux confins du Rock progressif. Dernier des cinq morceaux, "Incubo" est une longue plage assez Rock où la guitare a la bonne idée de moins s'effacer au profit des claviers, à la construction plus aventureuse et à dominante instrumentale.

S'il serait exagéré de faire de cet album orphelin à l'ambiance générale assez sombre, un vestige oublié, le fait est que l'on tient là un bon exemple de ce savoir-faire italien, toujours à la remorque de la mode mais au demeurant sympathique. 7/10 (Music Waves)





When he does not sign artists nostalgic still believing that nothing has since given birth leMachine Head Deep Purple (Wicked Minds for example), or not playing historians re-editing of the pearls (somewhat) forgotten (most recently, Doris Norton), the label Black Widow likes to get into archeology. Sieving the Italian Rock, it is well to dig up an object from its inception was never released between 1970 and 1972. This is the first - and only - album Spettri, training appeared in the middle of the previous decade but dissolved before seeing the fruit of his recordings to be an official release. These bands, since remained on a shelf, resurrected after almost forty years, to the delight of lovers of the seventies so warm patina, true Holy Grail after which continue to run groups of today.

For there, no doubt about it, this album is neither a copy nor a tribute or something "how to". Carbon 14 analysis does not lie: this has been captured in a distant time when musicians were found still to record without using devoid of soul computers. The sound, which smells of authenticity, may have aged but has that inimitable charm. A bit like this small group, so transalpine version deVanilla Fudge and more progressive, psychedelic rock in distilling a national language and an organ-driven "jonlordien" who pukes (necessarily) on all sides.

The eponymous piece, four-movement concept which is grafted an intro opens with "Stare Solo", probably his most marked by a hard rock which then tries again. The more compact as well. We think clearly the formation of cult Tim Bogert and Carmine Appice through song Ugo Ponticiello, while the guitar solo delivers a satisfying and well in the tone of the period. What's so fun!

Introduced by a liturgical organ tones, also distilled throughout the album, "Medium" reveals the face of the most Spettri psyche, slow piece of almost ten minutes in which six strings and keyboards to meet during a long bridge and instrumental accents purpliens orgasmic. Some notes asked by acoustic guitar in a Mediterranean flavor, a generous organ escaped from a church, then "Essere" may finally start, tragic rise to multiple segments at the edge of progressive rock. Last of five pieces, "incubo" is quite a long beach where the guitar Rock has the right idea is less clear in favor of keyboards, construction and more adventurous predominantly instrumental.

While it would be an exaggeration to make this album an orphan to the general atmosphere rather dark, a forgotten relic, the fact is that there is a good example of Italian craftsmanship, still trailing fashion but moreover friendly. 7/10

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