8 février 2012

Sigh - In Somniphobia (2012)


Ceux qui ne le connaîtraient pas déjà et qui le découvriraient avec "Purgatorium", premier contact avec In Somniphobia, son nouvel et neuvième opus, véritable auberge espagnole théâtre d’un Metal extrême bordélique copulant avec des envolées néo-classiques, auront bien du mal à croire que Sigh fait partie des dinosaures du Black Metal auquel il a donné une des premières œuvres cultes avec Scorn Defeat ( 1993) alors qu’il était signé chez Deathlike Silence Records, le label d’Euronymous (Mayhem). Son origine alors (et toujours) insolite – le japon – aurait peut-être dû à l’époque nous inciter à plus de méfiance à l’égard d’une horde qui ne pouvaient tout simplement pas vraiment suivre le même chemin que les brûleurs d’église norvégiens. 

Ceci dit, ses premiers rôts n’auguraient franchement en rien de la suite à venir, une suite de plus en plus barrée et hallucinée. Majestueusement baroque pour certains, bastringue indigeste pour d’autres, In Sommiphobia ne laissera de fait personne indifférent, capable donc de faire fuir autant que de séduire… les plus ouverts d’esprit d’entre vous. Les tenants de l’orthodoxie, qui du reste ont perdu tout espoir concernant ces Japonais un peu fous depuis longtemps, se boucheront les oreilles et crieront au massacre. 

On ne peut leur donner totalement tort car du Black Metal sinistre originel, il ne demeure pour ainsi dire plus rien, si ce n’est la main mise d’un chant écorché. Sigh n’exalte plus l’art noir, le fait est entendu. Est-il pour autant devenu plus accessible et commercial ? Que nenni. Désormais samourai au service d’un metal extrême déglingué aussi peu aisé à suivre que le Drone de ses confrères de Boris et où surnagent des grumeaux progressifs, le groupe nous convie à un pandémonium où le maître mot s’avère être plus que jamais la folie, contrôlée.. ou pas. 

Pourtant passés des préliminaires douloureux qui ne donnent pas forcément tout de suite envie de remettre le couvert, on finit par pénétrer l’intimité de ces compositions, dont la durée (parfois pas loin d’une dizaine de minutes) ne facilitent pas toujours en outre leur absorbtion. Aux confins d’un opéra déjanté et d’une bande originale de film azimutée ("Opening Lucid Nightmare"), In Somniphobia porte bien son nom tant il nous donne l’impression de errer entre cauchemar et réalité à la manière d’un dormeur somnambule. Saxophone déglingué ("The Transfiguration Fear") ou plus lancinant ("Amnesia"), orgue Hammond ("Somniphobia") comme échappé des années 70, chœurs maladifs, oripeaux symphoniques d’un héritage noir lointain ("Amongst The Phantoms Of Abandonned Tumbrils") fissurent une trame où le meilleur cotoie sinon le pire au moins l’indigestion.


Sigh a au moins ce mérite, celui de tenter la greffe, certes improbable voire incongrue parfois, de kystes baroque, classique, progressif ou plus atmosphérique à un organisme extrême. Ca dégueule donc de partout mais en s'éloignant de la veine plus symphonique de l'inégal Hangman's Hymn pour se rapprocher du délire métallique et gargantuesque de mise sur Imaginary Soniscape, peut-être son oeuvre la plus achevée, les Japonais renouent avec le style qui a fait leur renommée. 7/10 (Music Waves)






Those who are not familiar already, and would discover with "Purgatorium" In Somniphobia first contact with his new album and ninth, real backpacker Spanish extreme Metal scene of a messy copulating with flights of neo-classical, will be hard Sigh believe that is part of the dinosaurs of Black Metal which he gave one of the first works with cults Scorn Defeat (1993) when he was signed to Deathlike Silence Records, the label of Euronymous (Mayhem). Its origin then (and still) unusual - japan - might be due to the time we encourage greater distrust of a horde that just could not really follow the same path as the burners Church of Norway.

That said, his first roasts not bode frankly nothing more to come, a series of increasingly blocked and hallucinated. Majestically baroque for some honky-tonk for other indigestible, In fact Sommiphobia not leave anyone indifferent, therefore, able to fly as far as to seduce ... the most open minded of you. Proponents of orthodoxy, that the rest have given up hope on these Japanese a little crazy for a long time, will clog your ears and shout to the massacre.

We can give them totally wrong because the original sinister Black Metal, it remains virtually nothing, except the grip of a song skinned. Sigh no more exalts the black art, the fact is understood. Is it therefore became more accessible and commercial? Not at all. Now serving a samurai extreme metal as little clunky easy to follow the Drone and his colleagues Boris lumps which float progressive, the group invites us to a pandemonium where the password is more than ever madness controlled .. or not.

Yet past the preliminaries painful that do not necessarily immediately wanted to put the cover, you end up entering the intimacy of these compositions, the duration (sometimes not far from ten minutes) do not always facilitate further their absorption. The confines of an opera and a crazy soundtrack azimutée ("Opening Lucid Nightmare"), In Somniphobia aptly named as it gives us the impression of wandering between nightmare and reality in the manner of a sleeper sleepwalker. Saxophone clunky ("The Transfiguration Fear") or more haunting ("Amnesia"), Hammond ("Somniphobia") as of the 70 escaped, sickly chorus, symphonic trappings of a distant black heritage ("Amongst The Phantoms Of Abandoned Tumbrils ") crack a frame which mixes with the best if not the worst at least indigestion.

Sigh at least this merit, that of trying the transplantation, albeit unlikely even sometimes incongruous, cysts baroque, classical, progressive, or more extreme atmospheric agency. It therefore throws up everywhere but away from the vein over the uneven Symphony Hangman's Hymn to approach the metal madness and gargantuan setting Imaginary Soniscape, perhaps his most complete, reconnect with the Japanese style that made them famous. 7/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire