3 décembre 2011

KröniK | Zatokrev - S/T (2004)


Petit pays, à la fois isolé et central en Europe, la Suisse n’a pas manqué de livrer maints groupes de metal, souvent intéressants, toujours originaux, à l’instar de Celtic Frost ou de Coroner. De part sa jeunesse, Zatokrev ne peut en aucun cas être déjà comparé à ses deux illustres ancêtres, mais ce groupe est néanmoins des plus prometteurs. Il s’agit d’un trio forgeant une musique d’une densité écrasante, qui doit autant au hardcore américain (pour le chant hurlé et vindicatif) qu’au doom (pour ses rythmiques pachydermiques), sans oublier une louche de metal atmosphérique (pour les passages les plus planants et hypnotiques). La filiation avec les travaux récents de Neurosis est certes évidente, mais les petits Suisses parviennent à tirer leur épingle du jeu dans ce style que certains baptisent déjà doomcore (ça ne s’invente pas). En cinq titres pétrifiés, les musiciens vomissent une véritable oppression sonore au souffle apocalyptique effrayant. 40 petites minutes, c’est à la fois peu et largement suffisant pour ce faire une idée de la puissance de la bête. Le groupe n’a pas peur de diversifier ses attaques, en introduisant parfois des voix clairs lumineuses (“ Through ”) ou un groove robotique et répétitif (le final de “ … Zato Krev ”) ; aussi à l’aise qu’il est dans le format court façon panzer qui pulvérise tout sur son passage (“ Reveal ”), que dans la longue complainte destructrice aux climats faussement paisibles (“ Fourem ” et ses 14 minutes agonisantes). Un groupe à suivre donc, tout comme le jeune label (Codebreaker) qui l’a signé. 3/5 (2006)


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