3 décembre 2011

KröniK | Aluk Todolo - Live At The Music Hall Williamsburg The First Of October MMIX (2011)


Qui a déjà eu la chance d'assister à une des performances d'Aluk Todolo, entité aussi culte qu'indéfinissable (ceci expliquant sans doute cela), maladroitement décrite comme un mélange de Krautrock occulte et de Drone, sait. Sait que c'est bien sur scène que la puissance obscure dont est capable le trio peut prendre toute sa ténébreuse (dé)mesure. Non pas que les oeuvres studio ne le permettent pas, bien au contraire mais le groupe trouve dans ce contexte de rituel le cadre propice à la prolifération d'un art qui gronde, palpite d'une énergie qui semble provenir de très loin, d'un gouffre noir où règne l'indicible. De fait, capté le 1er octobre 2009 à New York, le happening sonore de 28 (trop petites) minutes publié sous le seul format cassette, baptisé Live At The Music Hall Williamsburg The First Of October MMIX, est  une manière de démonstration.
En trois titres aux contours flous dont on a l'impression qu'il ne forme qu'un unique bloc, Aluk Todolo façonne un magma tentaculaire plus malsain que bien des blasphèmes vomis par des hordes Black Metal. Cette musique repose sur trois éléments qui sont autant de strates qui s'empilent, se chevauchent, tectonique des plaques grondante et monstrueuse.  Une batterie aux allures de métronome humain imprimant une cadence hypnotique, une basse discrète mais déterminante servent de rampe de lancement pour la guitare ferrugineuse de Shantidas Riebacker, chef d'orchestre énigmatique d'une symphonie déglinguée aux relents de rouille et libérant des vibrations d'une négativité absolue. Extrêmement noir, cet organisme éjacule pourtant une espèce de beauté sourde à laquelle peu goûteront drapant ainsi l'ensemble d'une aura de trésor connu d'une petite poignée d'initiés. Inutile de se lancer dans la description précise de ce live qui se conçoit davantage comme une cérémonie cryptique que comme un simple concert car les compositions de Aluk Todolo se ressentent plus qu'elles ne s'écoutent, matériau à la fois dur et mouvant voire insaisissable et qui, sans être particulièrement technique ou compliqué, suintent un authentique et froid feeling obscur(e). Singulier et malsain à tout le moins, le groupe poursuit une oeuvre passionnante de bout en bout qui défie le règne du conformisme ambiant et ça, c'est forcément une bonne nouvelle ! (03/12/2011)
4/5 | La Horde Noire






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