10 décembre 2011

KröniK | YOB - The Illusion Of Motion (2004)


YOB est encore un jeune groupe et The Illusion Of Motion n’est que son troisième album. Mais il s’agit du premier à bénéficier d’une large exposition car produit par le puissant label indépendant Metal Blade. Cette signature devrait permettre aux Américains de mieux faire connaître leur musique. Et Dieu sait qu’elle le mérite ! En dépit d’un patronyme ridicule, le groupe lui, ne rigole pas et délivre un doom gigantesque à la fois aussi tellurique que les abîmes de l’enfer (“ Exorcism Of The Host ”) et aussi cosmique qu’un Pink Floyd ayant absorbé du LSD par boîte de 12, même si l’ensemble a la légèreté d’un porte-avion. On pense parfois à Electric Wizard, les délires acides en moins. L’analogie ne s’arrête pas là car les deux groupes s’articulent autour d’un trio (ce n’est toutefois plus le cas pour les rosbifs). De fait YOB, quand bien même il régurgite des morceaux très longs (plus de 26 minutes pour le dernier des quatre titres qui composent The Illusion Of Motion), a cette capacité à aller à l’essentiel. La guitare, la basse et la batterie n’ont pas besoin de nappes de claviers pour tricoter les atmosphères mélancoliques chères au doom. Cependant, répandre le désespoir ne constitue pas la priorité des Américains qui préfère voir copuler leurs instruments afin de cracher la musique la plus pachydermique possible. Malgré leur longueur qui les entraîne parfois au bord de la rupture, les chansons ne sombrent pas dans une lenteur pétrifiée et mortifère (bien que le morceau–titre, déjà cité, soit un pavé monstrueux qui n’est pas si aisé à savourer jusqu’au bout) . Elles ne nous invitent pas non plus à contempler des paysages désolés ou gangrenés par une urbanité suppliciée. Elles sont davantage un plongeon dans un labyrinthe sonore, certes plutôt extrême,  mais où la mélodie n’est jamais bien loin, grâce à un chant qui donne l’impression d’entendre Ozzy avec un gros rhume, et à des riffs de toute beauté. Vu l’excellence de cet album et un potentiel qu’on devine énorme, YOB est un groupe à suivre de très très près, et qui possède déjà une identité forte au sein de la scène doom américaine.  3,5/5 (2006)


                                   

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