17 novembre 2011

Mythological Cold Towers - Immemorial (2011)


Signé un temps sur le même label (Firebox) que son voisin chilien et confrère au sein de la chapelle de la déesse Doom, Mar De Grises, Mythological Cold Towers n'aura malheureusement pas connu le même succès. S'ouvrant alors enfin sur l'occident plus de dix ans après avoir vu la nuit dans son Brésil natal grâce à un troisième opus solide qui réussissait à ne pas gommer une identité précolombienne attachante, le groupe n'a pas su/pu vraiment profiter de cette promotion pourtant O combien méritée, la faute peut-être à une activité scénique en berne, à un soutien promotionnel insuffisant, peu importe. 

Toujours-est-il que les Brésiliens poursuivent une carrière en pointillés où trop de longues phases de silence discographique séparent chaque nouvel album, Immemorial survenant encore plus fois près de cinq ans après The Vanished Pantheon. Cela est d'autant plus dommage que ce dernier, outre ses qualités intrasèques, nous dévoilait un groupe enfin fixé sur l'art qu'il désirait développer, après une période louchant vers un Black Metal symhonique, les moyens en moins, les nappes de claviers envahissantes servant de liant entre cette direction maladroite et le Doom Death atmosphérique de mise par la suite. Evolution aujourd'hui partagée par Immemorial qui voit le jour chez Cyclone Empire et affirme la valeur d'une entité dont l'origine géographique lui confère une personnalité en même temps qu'une forme de singularité, en cela qu'elle s'est toujours nourrie d'un terreau tant historique que légendaire. 

Caverneux et épique, Mythological Cold Towers l'est assurément mais la prépondérance des claviers, véritable colonne vertébrale de compositions d'une lenteur funéraire et trait récurrents chez les pourvoyeurs en spleen du Sud, recouvre son art d'une pellicule foncièrement (trop) mélodique, empêchant les guitares, qui tissent pourtant parfois des câbles de désespoir (sur "Like An Ode Forged In immemorial Eras" ou "The Fallen Race" par exemple), d'être les principales fondations de ce temple. Le Doom Death ainsi sculpé y perd en tristesse ce qu'il gagne en charme de série B. Et s'il est permis de douter qu'il draîne vers ses géniteurs un public qui ne les connaîtrait pas déjà, le fait est qu'Immemorial est, dans son créneau, une envoûtante réussite qui n'a nullement à rougir de certaines productions similaires dont on voudrait nous faire croire qu'elles sont forcément de qualité car issues du berceau du genre. 

Mythological Cold Towers demeure donc toujours ce petit groupe (ce n'est pas péjoratif) à l'inspiration unique bien qu'elle s'abreuve clairement aux sources du Doom mortuaire finlandais, et ce faisant, accouche sans doute même de son meilleur album à ce jour. Respect.




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