28 janvier 2011

KröniK | Xasthur - Defective Epitaph (2007)


Il y a des albums que l’on a envie d’aimer, dont on ne souhaite que dire du bien. Mais parfois aussi, même avec toute la bonne volonté du monde, cela se révèle impossible. C’est le cas de ce nouveau méfait de Xasthur, un de plus. Un de trop surtout. On savait Malefic boulimique et stakhanoviste, on le découvre aujourd’hui paresseux.
Car ce n’est pas être mauvaise langue que d’affirmer que cette fois-ci, le lascar ne s’est pas foulé, s’est contenté de reproduire jusqu’à l’écoeurement une recette il n’y a pourtant pas si longtemps encore des plus malsaines. Cris écorchés et inaudibles, guitares grésillantes pollués par une production volontairement dégueulasse et opaque sculptent comme d’habitude de longues plaintes maladives et funèbres, pinceaux morbides de paysages de décrépitude solitaire. Rien que Du déjà entendu. C’est long, répétitif sans pour autant créer l’effet de transe tant recherché et surtout interminable. On ne retient rien de cette douzaine de titres qui finissent par former une espèce de masse brumeuse aux contours indéfinis. Et si autrefois, Xasthur parvenait avec une science du minimalisme admirable à répandre des atmosphères sinistres comme échappées de caveaux obscurs et du coup à faire revivre l’esprit impie des Grands Anciens qui mirent jadis le feu aux maisons de Dieu, il ne réussit désormais plus qu’à nous emmerder. Subliminal Genocide, quoique pourvu de quelques moments bien glauques, montrait déjà des signes d’essoufflement chez Malefic, Defective Epitaph vient donc confirmer ce que les plus pessimistes (ou les plus clairvoyants) pressentaient. Alors bien entendu, les puceaux qui ont découvert Xasthur récemment (les plus nombreux) le trouveront certainement evil. Mais pour qui s’est abîmé dans les méandres de Nocturnal Poisoning par exemple, la déception (prévisible ?) sera au rendez-vous. Le Malefic devrait peut-être songer à faire une pause s’il veut éviter de sombrer plus encore dans une médiocrité qui ne l’empêche pas d’être aujourd’hui à la mode (ceci expliquant sans doute cela). A comparer avec le dernier Leviathan pour se rendre compte de l’étendu du gâchis. (2007)

                      

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