7 septembre 2010

KröniK | Slough Feg - Ape Uprising ! (2009)


Des présentations s'imposent, je pense. Car qui connaît Slough Feg en France malgré une carrière débutée en 1990 et déjà six opus à son actif ? Pas grand monde, hormis une poignée d'amateurs connectés à la scène metal de San Franscico. En effet, ce groupe, dont le nom entier est The Lord Weird Slough Feg a notamment accueilli dans ses rangs John Cobbett, guitariste de Hammers Of Misfortune, Ludicra et autrefois des affreux Gwar. Mais c'est surtout le chanteur Mike Scalzi qui reste la clé de voute de l'édifice, sa voix puissante est ainsi pour beaucoup dans la signature de ces Américains auxquels on pourra toujours reproché d'avoir un trop téter le sein du Iron Maiden de la première moitié des années 80 et plus particulièrement de ses deux galettes pilotées par le timbre de Paul Di'Anno. Le mimétisme est parfois flagrant, depuis les lignes vocales jusqu'aux cavalcades rythmiques sans oublier les harmonies tissées par les six cordes. Par rapport à son prédécesseur, l'excellent Hardworlder, Ape Uprising s'il surprend, ce n'est pas dans le fond - on y croise donc à nouveau ce bon vieux heavy metal avec jeans moule-bite et un thème de SF au niveau des textes comme sur les trois essais précédents - mais davantage dans la forme. Court, le disque aligne moins de titres qu'à l'accoutumée et parmi ceux-ci on a même un - le meilleur - qui n'hésite pas à franchir la barre des dix minutes ("Ape Uprising" et sa basse volubile). Pour le reste, les geeks seront en terrain connu et bien balisé. Certains estimeront que Slough Feg commence à sérieusement se répéter et demeurera de toute façon toujours dans l'ombre de son inaccessible modèle. Pas faux. Néanmoins, il est aussi permis de prendre son pied avec ces huit morceaux directs et habillés d'un son bien gras. "The Hunchback Of Notre Doom" (quel titre !), enclume lancinante aux confins du doom qui étonne en guise d'entame ; "Overborn", classique pour le groupe mais franchement jouissif ; "Ape Uprising", bien entendu, qui démarre par des roulements de toms accrocheurs, longue chevauchée qui permet aux instruments de galoper dans tous les sens; "Simeon Manifesto" où la voix haut perchée de Scalzi fait des merveilles sur fond de modelés des plus maideniens et de joutes guitaristiques à la limite du point G ; "Skadown At The Six" et son tempo rapide. Voilà quelques uns des hauts faits d'arme émaillant une architecture qui va à l'essentiel et ne s'embarrasse cette fois pas de ces très courtes chansons qui d'habitude en cisaillent la trame. De fait, Slough Feg vient peut-être de livrer avec Ape Uprising son meilleur album à ce jour car pour la première fois, il n'y a rien à jeter dans son menu, pas de déchets, pas de gras à repousser sur le bord de l'assiette. Excellent. 3.5/5 (2009)


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