5 juillet 2010

Debauchery | Rockers & War (2009)


Parfois les petits réussissent là où les plus grands échouent. Debauchery en est un bon exemple. Si Six Feet Under s'est planté en beauté en reprenant - quelle idée saugrenue !  - le Back In Black d'AC/DC qu'il a défiguré, bafoué, insulté même, pour certains, les Allemands sont parvenus en revanche à planter leur membre dans la fente du hard rock sans paraître ridicule ! Back in Blood (ça ne s'invente pas) et Continue To Kill ont illustré avec un certain bonheur cette copulation sauvage. Bref, les Teutons ont trouvé une formule, une recette. Faute de talent et d'originalité, le groupe aura au moins su se faire remarquer pour cela ainsi que pour le côté fun et décomplexé qui le caractérise. Pas de prise de tête, juste un bon vieux death metal des familles qui avoine suffisamment pour ne pas risquer de passer pour autre chose que du metal qui tâche et qui n'oublie jamais de vidanger quelques gouttes mélodiques qui donnent envie de taper du pied. Sentant peut-être poindre le risque de la photocopie, Debauchery varie un peu son concept pour son nouvel album. Rockers & War. Tout est dans le titre (et dans les romantiques photos agrémentant le livret de la version digipack !). Du rock et du death metal. Mais cette fois-ci, plutôt que de les faire cohabiter au sein d'un même plat, les deux ingrédients se voient séparés. De fait, cet album se divise en deux ; il débute par six missiles saignants (War). Parfois lourds comme un panzer lors de l'invasion de la Pologne ("There Is Only War", "Killing Ground"), ce qui permet alors au groupe de braconner sur les terres du vétéran Bolt Thrower, un cran en-dessous tout de même, ou simplement plus rapides ("Savage Mortician"), ces morceaux de viande n'attirent jamais vraiment les mouches à merde car ils sont généralement recouverts d'un film de mélodies, qui ne leur convient pas toujours du reste (ce solo heavy metal qui perce "Honour And Courage"). La faute à un chapelet de claviers qui affadit l'ensemble, comme le démontre "Wolves Of The North". Et finalement, c'est bien quand ils se prennent pour les AC/DC du death metal que ces Casques à pointe font le plus bander. Ainsi, la seconde partie (Rockers donc), collent avec du sperme encore chaud cinq petites cartouches où le chanteur Thomas singe d'une manière plutôt convaincante le Brian Johnson ("Riff Hit"). Ce n'est pas inoubliable, ce qui de toute façon n'est certainement pas le but,  mais les "New Rock", "Demon Lady" et "Rocker" s'enfilent comme une bonne bière. De la bonne série B, quoi mais Continue To Kill était quand même meilleur. 3/5 (2009)


                                   

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