Parfois
les petits réussissent là où les plus grands échouent. Debauchery en est un bon
exemple. Si Six Feet Under s'est planté en beauté en reprenant - quelle idée
saugrenue ! - le Back In Black d'AC/DC
qu'il a défiguré, bafoué, insulté même, pour certains, les Allemands sont
parvenus en revanche à planter leur membre dans la fente du hard rock sans
paraître ridicule ! Back in Blood (ça ne s'invente pas) et Continue To Kill ont
illustré avec un certain bonheur cette copulation sauvage. Bref, les Teutons ont
trouvé une formule, une recette. Faute de talent et d'originalité, le groupe
aura au moins su se faire remarquer pour cela ainsi que pour le côté fun et
décomplexé qui le caractérise. Pas de prise de tête, juste un bon vieux death
metal des familles qui avoine suffisamment pour ne pas risquer de passer pour
autre chose que du metal qui tâche et qui n'oublie jamais de vidanger quelques
gouttes mélodiques qui donnent envie de taper du pied. Sentant peut-être
poindre le risque de la photocopie, Debauchery varie un peu son concept pour
son nouvel album. Rockers & War. Tout est dans le titre (et dans les
romantiques photos agrémentant le livret de la version digipack !). Du rock et
du death metal. Mais cette fois-ci, plutôt que de les faire cohabiter au sein
d'un même plat, les deux ingrédients se voient séparés. De fait, cet album se
divise en deux ; il débute par six missiles saignants (War). Parfois lourds
comme un panzer lors de l'invasion de la Pologne ("There Is Only
War", "Killing Ground"), ce qui permet alors au groupe de
braconner sur les terres du vétéran Bolt Thrower, un cran en-dessous tout de
même, ou simplement plus rapides ("Savage Mortician"), ces morceaux
de viande n'attirent jamais vraiment les mouches à merde car ils sont
généralement recouverts d'un film de mélodies, qui ne leur convient pas
toujours du reste (ce solo heavy metal qui perce "Honour And
Courage"). La faute à un chapelet de claviers qui affadit l'ensemble,
comme le démontre "Wolves Of The North". Et finalement, c'est bien
quand ils se prennent pour les AC/DC du death metal que ces Casques à pointe
font le plus bander. Ainsi, la seconde partie (Rockers donc), collent avec du
sperme encore chaud cinq petites cartouches où le chanteur Thomas singe d'une
manière plutôt convaincante le Brian Johnson ("Riff Hit"). Ce n'est
pas inoubliable, ce qui de toute façon n'est certainement pas le but, mais les "New Rock", "Demon
Lady" et "Rocker" s'enfilent comme une bonne bière. De la bonne série B, quoi mais Continue To Kill
était quand même meilleur. 3/5 (2009)
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