21 juin 2010

KröniK | Ludicra - The Tenant (2010)


Davantage que les néanmoins excellents Hollow Psalms (2002) et Another Great Love Song (2004), c’est surtout Fex Urbis Lex Orbis qui a imposé le nom de Ludicra parmi les hordes noires américaines les plus passionnantes. Point de convergence avec Amber Asylum d’une bonne (à tous les sens du terme) partie de la scène metal californienne (Hammers Of Misfortune, Gwar et Slough Feg pour le guitariste John Cobbett, Wolves in the Throne Room et Ghoul pour le bassiste Ross Sewage…), le groupe se veut le chantre d’un black metal évolutif pour ne pas dire progressif, étiquette à même de faire fuir les extrêmeux et pourtant évidente à l’écoute d’une architecture souvent complexe et des plus élaborées.
Après quatre ans d’une attente insupportable, Ludicra offre enfin avec The Tenant sa quatrième offrande. Si de part le recours aux growls féminins, ceux de Laurie Sue Shanaman, et cette manière de percer des contrées épiques propices à un riffing beau et nerveux à la fois, le propos des Américains pourra évoquer Saros, autre formation connecté à la même scène, son black metal possède une dimension plus monumentale encore. Basées sur le travail remarquable tricoté par chacun des membres du groupe, et notamment Aesop Dekker (Agalloch), batteur puissant et intuitif dont le jeu dévore l’espace (l‘intro du magistral "Stagnant Pond"), ces longues compositions sont comme de vastes plaines où galopent des mélodies flamboyantes mariées à des motifs abruptes et ravageurs (« In Stable »). Tour à tour lente (« The Undercastle) ou plus véloce (« A Larger Silence »), remarquablement agencées, elles sont le théâtre d’une partition  où tout peut survenir, la rage, la beauté que tissent des guitares alimentées au grand Heavy Metal (« Clean White Void »), une mélancolie solaire (le par ailleurs furieux « Truth Won’t set You Free » et ses sublimes premières et ultimes mesures), toute une palette de sentiments, d’émotions et d’image. Ludicra se déleste encore une fois d’un très grand disque, dense et touffu et néanmoins fluide et d’une vraie cohésion. Il illustre en outre que la violence peut se conjuguer à une recherche de la dynamique et de l’évolution. Une leçon et un groupe qui continue d’avancer loin devant tous les autres. A part. 3.5/5 (2010) | Facebock






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