24 avril 2010

LA CAVE DE CHILDERIC THOR : DEEP PURPLE - Stormbringer (1974)

EMI - 8.5/10 - MySpace

Stormbringer est une preuve. Oui, une preuve adressée à tous les détracteurs (O combien nombreux) de Ritchie Blackmore, qui se complaisent à ne voir en lui qu’un dictateur et un frein à l’évolution du groupe. 

De tous les albums de Deep Purple auquels le guitariste a participé, Stormbringer se révèle être celui qui porte le moins sa marque, sa griffe. Ainsi, il comporte même deux chansons qu’il n’a pas coécrite (une première !) : les néanmoins superbes “ Holy Man ” et “ Hold On ”, sur lesquelles plane en revanche l’influence, grandissante, du bassiste Glenn Hughes. Certaines des propres compositions de l’homme en noir ont même visiblemet été rejetées ( !) par le reste des troupes ! Contre toute attente, celles-ci figureront au menu du premier Rainbow gravé peu de temps après. 

Toutes ces remarquent démontrent donc bien que Blackmore n’a jamais été le tyran que ses ennemis (tels que Ian Gillan, pour n’en citer qu’un seul) dénoncent. Sinon, comment expliquer le peu de prises qu’il a eu sur la réalisation de cet opus ? Ceci dit, Ritchie en a quand même écrit l’essentiel, dont deux purs joyaux d’émotions – “ The Gypsy ” et “ Soldier Of Fortune ” - lesquels demeurent encore aujourd’hui parmi ses favoris et témoignent en outre qu’il n’est pas uniquement un monstre de vitesse (contrairement à son fils spirituel, Yngwie Malmsteen) mais que son jeu peut être également emprunt d’un feeling grandiose et touchant. Surtout, ses interventions s’avèrent toujours aussi acérées, à l’image de celles perçant le puissant “ Stormbringer ” ou l’entame – typique chez lui – de “ High Ball Shooter ”. 

Bien que moins célèbre que son prédécesseur, Burn, cet album, le deuxième enregistré par le mark III (avec Coverdale et Hughes donc), n’en reste pas moins une œuvre brillante et accrocheuse, groovy en diable, propulsée par une rythmique ronde et véloce. Elle correspond enfin à la période – le milieu des seventies – la plus féconde pour ses géniteurs. Ainsi, Blackmore par exemple, aura, entre la fin de l’année 73 et le début de l’année 75, enfanté la bagatelle de trois disques ! 

Un très grand album qui marquera néanmoins un nouveau tournant dans la carrière de Deep Purple. En effet, corollaire du rôle moindre que le guitariste a (malgré lui) joué dans sa conception, celui-ci ne tardera donc pas à quitter le navire afin de se concentrer (avec le succès que l’on sait) sur une carrière solo naissante. D’accord, Blackmore aime le blues – Burn en est la preuve – mais Stormbringer se pare de couleurs plus soul et funk, dont Glenn Hughes fut le principal instigateur, et qui sont vraiment moins à son goût. Déçu par cette orientation vers laquelle le groupe souhaite de plus en plus se diriger, son départ était donc inévitable… (cT2008)


TRACKLISTING
  1. Stormbringer 04:03
  2. Love Don't Mean a Thing 04:23
  3. Holy Man 04:28
  4. Hold On 05:05
  5. Lady Double Dealer 03:19
  6. You Can't Do It Right (With the One You Love) 03:24
  7. High Ball Shooter 04:26
  8. The Gypsy 04:13
  9. Soldier of Fortune 03:14
TOTAL RUNNING TIME 36:56

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