25 février 2023

KröniK | Liquid Tension Experiment - II (1999)




Décidément, les mecs de Dream Theater ne dorment jamais ! Entre les albums studio, les live et les side projects, le porte-monnaie des fans a intérêt à être bien garni. Tant que la qualité est au rendez-vous, personne ne devrait se plaindre de cette hyper activité de stakhanoviste. Et c’est encore le cas avec ce deuxième (et dernier) effort de Liquid Tension Experiment, patronyme étrange derrière lequel, rappelons-le, se planquent quatre virtuoses de la sphère progressive : Mike Portnoy et John Petrucci de qui vous savez, Jordan Rudess (ex-Dixie Dregs) et Tony Levin, bassiste mercenaire pour King Crimson, Peter Gabriel. Donc pas de souci à se faire : ça joue très, très bien. Trop peut-être. Au point de bâillonner toute émotion, sauf sur « Liquid Dreams ». Ce qui n’était pas le cas du premier essai où, le temps du final beau à en pleurer du titanesque « Paradigm Shift », le groupe réussissait autant à émouvoir qu’à impressionner. Pourtant, nombreux sont ceux à considérer cette seconde salve comme supérieure à sa devancière. Ne serait-ce déjà que grâce à son ébouriffant titre d’ouverture, le cataclysmique et accrocheur « Acid Rain », 6 minutes d’orgasme enflammées par des joutes entre guitare et clavier ; 6 minutes qui atomisent toute la concurrence ; 6 minutes au bout desquelles, tout semble avoir été dit. On touche là du doigt le principal (bien que mineur) défaut de cette galette : elle commence trop fort ! 

Les sept autres morceaux qui suivent ne peuvent pas soutenir la comparaison, non pas en terme d’exécution ou de niveau technique, plutôt pour le plaisir moindre qu’ils procurent. Ils sont pourtant remarquables, à commencer par les monstrueux « Another Dimension », « When The Water Breaks » et « Chewbacca ». Cependant, ils sont froids et au final, au-delà de la démonstration écœurante, on ne retient pas grand chose de ces longues cascades de notes. D’aucuns argueront que cet écueil grevait déjà le premier album. C’est vrai. Il est vrai aussi que ces nouvelles compositions sont mieux (plus) construites, ont moins des allures de jams improvisées en studio. Le charme agit moins néanmoins. L’effet de surprise non plus. Ces réserves totalement subjectives posées, il faut bien admettre l’éclatante réussite de Liquid Tension Experiment II. Dans le genre metal progressif instrumental, on ne voit pas qui, actuellement, parviendrait à faire mieux. Dommage donc, qu’un troisième essai soit aussi probable qu’une victoire du PCF aux élections présidentielles (l'avenir nous donnera tort). Mais, depuis l’intégration au sein de Dream Theater, de Jordan Rudess, à la place de Derek Sherinian, il est évident que ce projet de fait éphémère, n’a pas plus guère de raison d’être. Il restera donc deux cuvées du feu de Dieu qui permettront à leurs auteurs de conférer à leur groupe principal, une nouvelle dimension. (03.11.2007) ⍖⍖⍖

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