30 mai 2021

KröniK | Iced Earth - Something Wicked This Way Comes (1998)




Autrefois modeste défenseur du heavy metal avec ses deux (très bons) premiers albums, Iced Earth et Night Of The Stormrider, Iced Earth est réellement entré dans la cour des grands avec Burnt Offerings et The Dark Saga. Something Wicked This Way Comes confirme que les Américains ont définitivement pris la relève de Iron Maiden et Judas Priest, alors quasiment perdus dans les marécages de la seconde zone. Sa principale force ? Son capitaine, Jon Schaffer, excellent songwriter, solide guitariste rythmique de surcroît, qui dirige le navire d’une main ferme depuis la fin des années 80. Ajoutez à cela un des meilleurs chanteur du circuit dans le genre, Matthew Barlow, sorte de croisement entre Geoff Tate, Paul Stanley, Rob Halford et Bruce Dickinson (mâtin, rien que ça !) et vous comprendrez que Iced Earth incarne désormais ce qui se fait de mieux en matière de heavy metal puissant, mélodique et épique. 




Le disque alterne avec brio cartouches explosives qui ne font pas de prisonniers (“ Burning Times ”, “ Disciples Of The Lie ”, “ Stand Alone ” et ses riffs de mammouth, “ My Own Savior”) et power-ballads superbes (le tragique “ Melancholy ”, “ Watching Over Me ”, le très beau “ Blessed Are You ”) cependant que l’orgasme est atteint lors du triptyque final, baptisé Something Wicked Trilogy. Celle-ci débute par le douloureux “ Prophecy ” que Barlow entraîne dans les arcanes du désespoir le plus intense, se poursuit avec l’acéré “ Birth Of The Wicked ” et se clôt avec le gigantesque “ The Coming Curse ”, qu’introduit des notes de piano lugubres, longue chevauchée traversée de multiples ambiances. Mention spécial aussi à l’instrumental maidenien “ 1776 ”, la montée en puissance “ Reaping Stone ”, quasi doom par moment et au mid-tempo inhabituel “ Consequences ”. Calme au départ, ce dernier s’élève peu à peu pour atteindre des sommets d’émotions. Tout l’art d’Iced Earth réside dans cet habile dosage entre puissance phénoménale injectée par des riffs de rouleaux-compresseurs et mélodies imparables, le tout teinté d’une tristesse introspective qui fait parfois plus qu’affleurer (le bouleversant “ Blessed Are You ”). Du lourd, oui, mais qui sait aussi toucher le cœur. Avec Something Wicked This Way Comes, sans doute le disque préféré des fans, Iced Earth a atteint l’apogée de sa carrière, position couronnée l’année suivante par le triple live Alive In Athens. (2008) ⍖⍖⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire