12 mars 2016

Atrament | Eternal Downfall (2016)


Après les préliminaires de rigueur, prenant la forme d'une démo tape dont la courte durée n'avait d'égale que sa force dévastatrice, le temps est déjà venu pour Atrament de confirmer cette prometteuse défloration en vomissant un premier méfait. « Eternal Downfall » est là, prêt à faire saigner les muqueuses, à racler les chairs à vif. Son titre et le visuel charbonneux qui lui servent d'accroche posent déjà le cadre d'une écoute marquée par une brutalité épidermique aux couleurs noires des abysses. La présence au sein de ce groupe américain de deux membres de Abstracter, le chanteur Mattia Alagna et le guitariste James Meyer, ne doit pas vous tromper quant à un contenu acéré certes tendu comme un string mais bien plus ramassé et véloce dans son expression crépusculaire. De fait, au sludge ferrugineux porté par de démesurées ramifications que fore son aîné avec une puissance tentaculaire, Atrament oppose un death metal épileptique qui crache sa semence avec une pesante frénésie. Onze titres pour une demi heure à peine d'une violence vicieuse s'enfilent à un rythme aussi diabolique que reptilien. Biberonnés aux lourdes mamelles d'un hardcore terreux, ne franchissant jamais la barre des quatre minutes au compteur, ceux-ci écrasent tout sur leur passage, ne laissant que des cendres et des cadavres mutilés dans leur funeste sillage. 'No Beyond" ouvre les hostilités de la plus brutale des manières, rouleau-compresseur lancé à vive allure moissonnant une haine visqueuse. Ce qui suit est fait de ce même bois survolté. Jamais la tension ni le tempo de marteau-piqueur ne faiblissent au point de condamner l'album à une forme de linéarité qui si elle participe d'une insondable fureur, donne le sentiment d'écouter toujours en boucle le même morceau et ce, en dépit des perforations qui plantent leurs crocs  dans ce canevas agressif. Seul le terminal 'Dusk Abuse' qui s'achève sur une abyssale décélération, vient briser les rails sur lesquels "Eternal Downfall" est posé. Mais, de 'Sunken Reign' à Circle Of Wolves', de 'Aberration"' à Rotting Twilight', sans oublier les déjà connus 'Consumed' et 'World Of Ash' qui remplissaient de leur jus la démo, autant de crachats à l'énergie crasseuse, l'opus d'une sourde bestialité a quelque chose d'un bloc de manière brut dressé dans les profondeurs d'un puits sans fond...(2016)


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