A Man From Wyoming narre l'histoire d'amour entre un ingénieur devenu soldat et une jeune ambulancière dans la France enlisée dans la Première Guerre mondiale. Ce sujet peut en évoquer un autre, celui de L'adieu aux armes, roman d'Ernest Hemingway qu'adaptera deux ans plus tard Frank Borzage, lequel s'est peut-être souvenu de Gary Cooper dans le rôle de cet engagé américain amoureux d'une infirmière, pour endosser l'uniforme du lieutenant Frederic Henry. Las, le drame mis en scène par Rowland V. Lee n'affiche pas les mêmes qualités, dénué du lyrisme comme de la puissance tragique de cet éternel chef d'œuvre de l'amour fou. De surcroît, il a terriblement vieilli, peu aidé il est vrai par une copie assez abîmée qui empêche sans doute de juger à sa juste mesure une beauté plastique qui de toute façon ne devait pas rivaliser avec celle de Farwell To Arms. De tous les films que Gary Cooper enchaîne au début des années 30, de Cœurs brûlés de Joseph von Sternberg aux Carrefours de la ville de Rouben Mamoulian sans oublier Si j'avais un million, pour n'en citer que quelques uns, A Man From Wyoming compte ainsi parmi ceux qui ont le moins bien résisté aux affres du temps. Drame romanesque plus que spectacle souillé par les horreurs de la guerre, illustrant par ailleurs que Rowland V. Lee fait preuve de plus d'inspiration dans le registre de l'angoisse et du fantastique qui lui fournira ses meilleures bobines (Révolte au zoo, La tour de Londres et surtout Le fils de Frankenstein), cette production Paramount sert avant tout de véhicule pour Gary Cooper avec lequel le studio a signé un contrat depuis 1927 et le fameux Ailes de William Wellman. Il est une vedette montante et le seul intérêt de ce film qui ne lui permet pourtant pas totalement de déployer l'étendu de son talent de comédien, moins dans tous les cas que dans d'autres tournés ces années-là... (vu le 07.02.2021) ⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire