En 2007, alors que After Forever entame un sommeil auquel il ne survivra finalement pas, Floor Jansen ressent l'envie de s'éloigner du metal symphonique qui l'a rendue célèbre afin de goûter à d'autres plaisirs sonores et de s'aventurer en dehors d'un giron orchestral dont elle pense avoir fait le tour. Le dernier album des Bataves témoignait d'ailleurs déjà de ce désir d'émancipation. ReVamp, le groupe qu'elle mènera par la suite, naîtra de cette volonté d'affranchissement, tout comme Northward dont l'idée lui vient à cette époque lorsqu'elle rencontre le guitariste de Pagan's Mind, Jorn Viggo Lofstad, durant le festival ProgPower. Rapidement, des chansons sont composées dans le style simple et dépouillé d'un hard rock taillé pour le headbanging.
Il faudra en fait attendre dix ans pour que le fruit de cet accouplement soit matérialisé sur bandes pendant l'année sabbatique que Nightwish s'est octroyé. En 2017, épaulé par le bassiste de TNT, Morty Black et le batteur de Pagan's Mind, Stian Kristofferssen, Floor et Jorn gravent donc enfin cet album auquel Nuclear Blast, le label des Finlandais, n'hésite bien sûr pas à faire une place dans son catalogue. S'il ne souffre pas d'avoir été écrit il y a une décade, ce galop d'essai séduira davantage les amoureux de l'imposante Hollandaise que les amateurs du metal pompier cher à Tuomas Hollopainen. De fait, le tandem ne ment pas en présentant leur recette comme du rock basique, à l'ancienne, sans sirop ni ornements lourdingues. Ce qui ne prive l'opus ni d'une prise de son moderne et puissante (mijotée par Jabob Hansen) ni de timides velléités progressives que cristallisent 'Paragon' et la piste éponyme longue de plus de sept minutes. Reste que ces deux titres sont des exceptions au milieu d'un ensemble qui abat le petit bois en donnant furieusement envie de taper du pied. La guitare du Norvégien forme la colonne vertébrale de ces compos reposant sur une mécanique parfaitement huilée, témoin ce 'I Need' dont l'intro est calquée sur celle du 'Highway Star' de Deep Purple. La rythmique est digne d'un rouleau-compresseur ('Get What You Give', 'Drifting Islands', 'Let Me Out'). Mais c'est néanmoins vers la belle que les oreilles sont braquées. Floor profite de la liberté que lui offre cette escapade pour butiner divers registres. Elle se montre toujours magnifique aussi bien lorsqu'elle se glisse dans les pas des metal queens des années 80 ('While Love Died') ou quand elle se fait plus câline ('Bridle Passion'), sans pour autant oublier de sortir les griffes ('Big Boy') cependant que 'Timebomb', en à peine plus de quatre minutes, permet, si besoin en était encore, d'illustrer l'étendue de son talent, en modulant sa voix avec puissance et émotion. Trop simple et classique peut-être, "Northward" fait partie de ces albums qui, techniquement, sont impossibles à prendre en défaut. Et admirer la chanteuse de Nightwish œuvrer dans un registre auquel elle ne nous avait pas habitués, loin du metal symphonique de son port d'attache, est rafraîchissant, à tel point qu'on aimerait la voir s'aventurer plus souvent dans ce moule hard rock dans lequel elle se fond avec une aisance bluffante. Pour autant, que perdure un projet qui a mis dix ans pour se concrétiser en trouvant un maigre créneau dans le calendrier bien rempli de sa chanteuse semble pour le moins improbable. Le fait qu'aucun concert ne soit pour le moment envisagé augure ainsi d'un avenir bien incertain... (09/12/2018) ⍖⍖⍖
Il faudra en fait attendre dix ans pour que le fruit de cet accouplement soit matérialisé sur bandes pendant l'année sabbatique que Nightwish s'est octroyé. En 2017, épaulé par le bassiste de TNT, Morty Black et le batteur de Pagan's Mind, Stian Kristofferssen, Floor et Jorn gravent donc enfin cet album auquel Nuclear Blast, le label des Finlandais, n'hésite bien sûr pas à faire une place dans son catalogue. S'il ne souffre pas d'avoir été écrit il y a une décade, ce galop d'essai séduira davantage les amoureux de l'imposante Hollandaise que les amateurs du metal pompier cher à Tuomas Hollopainen. De fait, le tandem ne ment pas en présentant leur recette comme du rock basique, à l'ancienne, sans sirop ni ornements lourdingues. Ce qui ne prive l'opus ni d'une prise de son moderne et puissante (mijotée par Jabob Hansen) ni de timides velléités progressives que cristallisent 'Paragon' et la piste éponyme longue de plus de sept minutes. Reste que ces deux titres sont des exceptions au milieu d'un ensemble qui abat le petit bois en donnant furieusement envie de taper du pied. La guitare du Norvégien forme la colonne vertébrale de ces compos reposant sur une mécanique parfaitement huilée, témoin ce 'I Need' dont l'intro est calquée sur celle du 'Highway Star' de Deep Purple. La rythmique est digne d'un rouleau-compresseur ('Get What You Give', 'Drifting Islands', 'Let Me Out'). Mais c'est néanmoins vers la belle que les oreilles sont braquées. Floor profite de la liberté que lui offre cette escapade pour butiner divers registres. Elle se montre toujours magnifique aussi bien lorsqu'elle se glisse dans les pas des metal queens des années 80 ('While Love Died') ou quand elle se fait plus câline ('Bridle Passion'), sans pour autant oublier de sortir les griffes ('Big Boy') cependant que 'Timebomb', en à peine plus de quatre minutes, permet, si besoin en était encore, d'illustrer l'étendue de son talent, en modulant sa voix avec puissance et émotion. Trop simple et classique peut-être, "Northward" fait partie de ces albums qui, techniquement, sont impossibles à prendre en défaut. Et admirer la chanteuse de Nightwish œuvrer dans un registre auquel elle ne nous avait pas habitués, loin du metal symphonique de son port d'attache, est rafraîchissant, à tel point qu'on aimerait la voir s'aventurer plus souvent dans ce moule hard rock dans lequel elle se fond avec une aisance bluffante. Pour autant, que perdure un projet qui a mis dix ans pour se concrétiser en trouvant un maigre créneau dans le calendrier bien rempli de sa chanteuse semble pour le moins improbable. Le fait qu'aucun concert ne soit pour le moment envisagé augure ainsi d'un avenir bien incertain... (09/12/2018) ⍖⍖⍖
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