3 janvier 2019

Ruggero Deodato | Gungala, la panthère nue (1968)


Production aussi médiocre que sympathique, Gungala, la vierge de la jungle n'en a moins rencontré un certain succès, poussant ses producteurs à mettre en chantier une suite. Auteur du scénario, Romano Ferrara est reconduit derrière la caméra mais face à son incompétence, Ruggero Deodato est appelé pour retourner quelques scènes avant de s'en voir confier la réalisation sous le nom de Roger Rockfeller (sic) . Il en résulte une séquelle nettement plus aboutie que le film d'origine. S'il reste très minimaliste, le script se veut plus trépidant, riche de quelques bonnes idées comme la ressemblance entre la déesse blanche et Julie. Surtout, le futur papa de Cannibal Holocaust signe un vrai travail de cinéma, contrairement à son prédécesseur et ce, bien qu'il s'agisse de sa première expérience à ce poste. Mais les années passées en tant qu'assistant-réalisateur, aussi bien pour Rossellini, Bolognini ou Margheriti, lui assure un métier de technicien déjà solide.
Cela se ressent à la fois dans l'utilisation de la musique, doucereusement psyché, la volonté de tourner en décors naturels (autant que faire se peut) et une mise en scène plus travaillée et tonique. Si son fameux film de cannibales est encore loin, son goût du réalisme transparaît déjà. De plus, sa façon d'utiliser la beauté de Kitty Swan diffère de celle de Ferrara, dans son érotisme plus bon enfant et suggéré. La Danoise y apparaît moins vulgaire, plus légère et fleur bleue. Point de gros plans sur sa poitrine pour montrer le diamant niché entre ses seins cette fois-ci mais seulement ses formes parfaites et satinées que l'on devine sous une tenue sexy en diable. Louons également la plastique de Micaela Pignatelli qui suinte le vice par tous les pores sans (presque) rien dévoiler de ses charmes. Avec ce second Jungala, Deodato gagne ses galons d'artisan du cinéma bis.  (vu le 01/01/2019)









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