15 mars 2018

KröniK | Robin Beck - Love Is Coming (2017)


Moins exposée que d'autres déesses qui, comme elle, ont tapissé les chambres des jeunes hardos à la fin des années 80, Robin Beck a cartonné dans les charts en 1989 grâce à "Trouble Or Nothin'" produit par Desmond Child, compositeur alors incontournable pour Kiss, Aerosmith ou encore Bonnie Tyler, après avoir incarné un an plus tôt le visage de la marque Coca-Cola à travers le clip de son tube 'First Time'. Quand bien même elle n'a jamais vraiment déserté les bacs des disquaires, nous sommes toutefois un peu surpris de voir Robin débarquer le bustier rempli de nouvelles chansons.
Qu'espérer néanmoins de cette princesse du hard mélodique en cette fin d'année 2017 ? Peu de choses, argueront peut-être ceux qui ne voient en elle que le vestige - toujours séduisant – d'un rock classieux mâtiné d'AOR. Pourtant, "Love is Coming" témoigne que la belle n'a pas encore dit son dernier mot, loin s'en faut ! Embarquant pour son voyage son mari James Christian, plus connu comme chanteur de House Of Lords, et le songwriter Clif Magness, la New-yorkaise signe un album étonnamment addictif, (forcément) taillé pour des ondes américaines qu'il a pourtant peu de chances d'envahir. Il y a trente ans, cette rondelle aurait enflammé MTV. Aujourd'hui, elle n'intéressera que les fidèles de Frontiers Records, refuge des anciens seigneurs du hard mélo et ceux qui n'ont pas oublié sa moue et surtout sa voix légèrement éraillée. "Love Is Coming" leur donne raison avec son cortège de tubes en puissance. On peut même avancer sans trop de risques qu'il s'agit de sa meilleure offrande depuis "Livin' On A Dream" (2007), bien plus convaincante dans tous les cas que ses récentes devancières, "The Great Escape" et "Underneath", respectivement gravées en 2011 et 2013. En un déhanchement suave, son menu balance entre cartouches musclées et respirations sucrées. Si nous lui savons gré de ne pas avoir trop versé dans le sirop, n'oubliant à aucun moment ses racines rock, c'est pourtant le poignant 'In These Eyes', ballade déchirante, qui offre à son interprète la plus belle rampe de lancement vers les étoiles. Plus anecdotiques quoique ravissants se veulent en revanche les téléphonés 'If You Only Knew', 'Here I Am' ou 'Warrior' lesquels, positionnés en fin de parcours, tendent à ramollir un ensemble dont la première moitié se révèle énergisante. Le lourd et ensoleillé 'Island', qui amorce l'écoute sur des rails solides, 'On the Bright Side', certes un peu daté mais qui se suce comme une friandise acidulée dont le goût est relevé par le chant puissant de notre hôtesse de charme, le chaloupé 'Me Just Being Me' ou 'On To Something' dont le registre plus émotionnel est l'écrin velouté de cette voix chaleureuse, émaillent ce "Love Is Coming" qui pioche enfin dans ce 'Crave The Touch' aux motifs sombres et modernes une de ses plus belles pièces, qui nous fait dire que l'Américaine ne se montrerait pas moins inspirée en quittant davantage la route tracée par ce hard mélodique anachronique mais lumineux. Ceci étant, Robin Beck nous surprend très agréablement avec un disque souvent accrocheur, moins sirupeux que prévu. 3/5 (21/11/2017)






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