25 février 2017

KröniK | Barabbas - Messe pour un chien (2014)


Est-ce dû au personnage biblique qui lui a inspiré son nom ou au film puissant de Richard Fleischer mais Barabbas véhicule d'emblée quelque chose de lourd. Du rocailleux, du granitique, du "qui ne rigole pas", porteur d'une souffrance minérale. Autant de traits qui collent parfaitement au style prêché ici.
Mais Barabbas ne fait pas que du Doom, il est Le Doom. Honorant le sacro saint Riff, le groupe érige une cathédrale aux dimensions gigantesques au sein de laquelle se tient une cérémonie qui respecte à la lettre le credo. Fidèles aux Saintes écritures, celles édictées par le Sabbat Noir et son fils spirituel, Cathedral (influences très nette sur 'Priez' notamment), le quatuor assène une messe aux allures de leçon. Leçon d'un doom traditionnel qui n'oublie donc pas ses racines Heavy, et récité en Français, ce qui n'est pas là le moindre intérêt de Barabbas dont on peut alors apprécier la force des textes ('Judas est une femme') que déclame Saint Rodolphe avec la rugosité suffisante pour conférer à ces psaumes une espèce de saleté un peu vicieuse ('Moi, le mâle Omega'). Plus lourd, plus lent, plus sourd (dixit le groupe), tel est "Messe pour un chien", seconde hostie plus maîtrisée encore que "Libérez Barabbas". Plus riche surtout. Plus mélodique sans doute aussi. Mélodique, dans le bon sens du terme, s'entend, ni sirupeux ni mou de la douille. Comprendre avec des instants de beauté pure dedans, avec des soli beaux à pleurer, à l'image du titre éponyme qui, du haut de ses dix minutes au garrot, mène droit au Paradis, lente pulsation que drapent des claviers hantés. De 'La beauté du diable', pulsation tellurique aux lignes obsédantes, jusqu'au 'Sabbath dans la cathédrale', Golgotha aussi massif que définitif, l'opus a quelque chose d'un bloc d'une noirceur crasseuse, concentré d'une énergie souterraine et apocalyptique que libère des compos dont l'architecture épaisse cache un travail d'écriture et d'arrangements extrêmement étoffé et riche de nuances jusque là absentes, qualité qui permet à Barabbas de franchir une étape supplémentaire vers l'autel des maître du genre. Que dire de plus si ce n'est qu'après une telle baffe, on ne peut que vouloir tendre l'autre joue... Dont acte. 4/5 (2015) | Facebook






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