27 janvier 2017

Interview | Suicidal Madness (octobre 2016)


Entretien avec Suicidal Madness réalisé pour la Horde Noire.

Suicidal Madness fait partie d'un collectif, Le rêve de Molasar. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
En effet, ce collectif est né suite à la mort de notre ancien batteur et ami Molasar. Il regroupe en son sein tous les groupes et projets de ses compagnons d'armes, on y retrouve entre autres : P.H.T.O, Sombre Croisade, Asphodeles, Loup Noir, Vils Serpents, Blukovla, ...
C'était notre façon de lui rendre hommage et de continuer à faire perdurer son amour pour la musique. Suite à ça, un split CD Suicidal Madness / Sombre Croisade lui rendant hommage est sorti, ainsi qu'une box Tape compilant tous les groupes du collectif.

Comment est né Suicidal Madness ?
Cela remonte à 2010, j'avais déjà quelques morceaux sous la main mais ne pouvant assurer moi même tous les instruments, il me fallait d'autres musiciens et je venais justement par le biais d'un forum de faire la rencontre de Molasar, qui officiait en tant que batteur au sein de P.H.T.O. C'est là que tout s'est vraiment enchaâné. La rencontre avec Saddy et Alrinack (tous deux aussi membres de P.H.T.O) ne tarda pas. Je leur ai alors parlé de mon projet, ils ont écouté mes morceaux et ils étaient ok ! Le groupe était né ! Notre collaboration se fit à distance et la première démo fut bouclée avant la fin de la même année.

Vous êtes arrimés au DSBM. Cette étiquette vous convient-elle ou la trouvez-vous réductrice ?
Disons que oui notre musique s'en rapproche fortement, Chaque membre aime ou écoute plusieurs groupes étiqueté DSBM, et beaucoup de ces groupes ont pu nous influencer à un moment ou un autre, on ne peux pas le nier mais quoi que l'on en dise ça reste réducteur je trouve. C'est surtout pratique pour s'y retrouver mais on n'y accorde vraiment peu d'importance, tout ce qui compte pour nous c'est que la musique proposée soit pure et sincère.

Ce genre est très codifié et encombré. Que pensez-vous apporter à ce style ?
On ne pense pas apporter grand chose de neuf à ce style, mais au moins comme je le disais pour la question précédente, une sincérité je pense. Chaque morceaux que l'on enregistre contient une part de chacun de nous, une douleur ou une souffrance à évacuer, on ne cherchera jamais à se donner un genre, c'est vraiment du vécu retransmis en musique, certains s'y retrouveront, d'autres ne pourront tout simplement pas s'y retrouver...

Vous venez de publier un deuxième opus, très justement baptisé "Illusions funestes". Celui-ci arrive relativement vite après "Les larmes du passé". Comment expliquer cette rapidité ? De quand date la majorité de ses morceaux ?
En fait ce qu'il faut savoir c'est que l'intégralité de notre premier album, "Les larmes du passé" était déjà composée et enregistrée depuis 2012. Il était prévu initialement pour 2013 mais suite à plusieurs problèmes il n'est sorti qu'en 2015. Entre temps la composition du deuxième album était déjà en cours ce qui explique cette rapidité de sortie entre les deux albums.



Comment avez-vous élaboré la conception de cet album ?
Pour la première fois nous avons un peu changé la donne, plutôt que ce soit toujours moi qui compose tout, nous avons décidé de travailler cette fois à trois sur les guitares, en dehors de l'intro, de l'instrumental "Contemplation mélancolique" et de l'outro qui sont interpretés uniquement par mes soins,  Jeremy (Malsain) (qui est aussi membre de Sombre Croisade avec Alrinack) a par exemple participé à l'écriture de deux morceaux sur l'album, le morceau éponyme "Illusions Funestes" et "Corps dans un corps", j'ai beaucoup aimé notre collaboration, les choses sont vraiment venues très naturellement on était vraiment en parfaite symbiose, quant à Yohan (Alrinack) il est à l'origine des parties de guitare classique qui accompagnent un peu les morceaux tout au long de l'album. Nous allons d'ailleurs désormais continuer de travailler ainsi.

L'incontournable Déhà l'a à nouveau mixé et masterisé. Avez-vous pensé à l'inviter à pousser quelques growls sur un titre par exemple ?
Il est vrai que l'idée me plairait beaucoup, qui sait peut-être pour le prochain album. Rien n'est impossible...

Je considère que vous avez réellement franchi une étape avec "Illusions funestes". Tout y est plus abouti, des compos à la prise de son,  que sur "Les larmes du passé". Es-tu d'accord ?
En effet nous avons bien évolué depuis 2012, l'enregistrement a aussi été fait dans de meilleures conditions, cette fois nous sommes passés par un studio appartenant à Yannick Lisi, un très bon pote à moi qui s'est chargé de la prise de son mais aussi des orchestrations que l'on entend sur "Corps dans un corps"et on peux dire qu'on lui doit beaucoup, sans son aide précieuse il est clair que le résultat aurait été très différent. Après ont doit également beaucoup à Déhà qui a mixé et masterisé l'album, il fait à chaque fois un travail remarquable et arrive très vite à comprendre ce que l'on veux, il est déjà clair que l'on repassera par ses services pour le prochain album.

J'aime beaucoup les pistes instrumentales qui, pour une fois, ne sont pas là faire du remplissage mais ont leur raison d'être...
Merci à toi, il faut en fait voir l'album comme un ensemble, un voyage dont on ne revient jamais, qui débute en plongeant dans la démence et qui prend fin avec la mort. Ces pistes instrumentales servent de passerelle en quelque sorte...

Suicidal Madness est-il, pour vous, une forme de catharsis ?
Absolument, la musique permet d'exprimer ce que l'on a d'enfoui en chacun nous. Evacuer par la musique est très libérateur je trouve, cela m'as beaucoup aidé à surmonter certaines périodes très difficiles et je pense que c'est pareil pour les deux autres membres...

Cet album sort via Wolfspell Records. Pourquoi ne pas l'avoir publié, comme son prédécesseur, chez Winterwolf Records ?
Pour la simple et bonne raison que nous avions été très déçus par Winterwolf Records. C'est d'ailleurs cette raison qui nous avait poussé à ressortir nous même en auto prod "Les larmes du passé". Avec Wolfspell Records les choses sont très différentes et c'est très bien ainsi.



Je trouve l'artwork très réussi et sinistrement dépouillé. Il me semble que tu en es l'auteur...
En effet l'artwork à été réalisé par mes soins, j'ai vraiment essayé de faire en sorte qu'il soit en adéquation avec la musique. Actuellement je m'occupe de réaliser aussi la pochette du prochain album de Sombre Croisade qui s'intitulera "Balancier des âmes".

Suicidal Madness est-il un groupe destiné à la scène ?
C'est compliqué pour le moment, en raison de la distance qui sépare chaque membre, Malsain et moi sommes encore pas trop éloignés géographiquement, du fait que nous sommes situés tous deux dans la même région mais ce n'est pas le cas de Alrinack, qui lui vit en Normandie. De plus il nous faudrait un line-up Live, donc un batteur, mais aussi un bassiste (Alrinack ne pouvant pas assurer le chant plus la basse) et un troisième guitariste. On aimerait beaucoup en tout cas, peut-être par la suite on verra...

Vous êtes installés actuellement dans la région Rhône-Alpes. Crois-tu que le cadre géographique détermine l'inspiration et cette coloration dépressive ?
C'est exact, depuis plus d'un an maintenant. Auparavant je vivais en Lorraine qui est déjà bien réputée pour sa grisaille. Je pense très sincèrement que cela joue, oui. Là où je vis actuellement, je suis entourés de champs et de forêts, c'est parfait pour quelqu'un comme moi qui recherche la solitude, le calme et l'inspiration...

Une dernière question : le prochain album sortira-t-il l'année prochaine ? 
Je ne saurais te dire à l'heure actuelle, nous allons commencer d'ici un mois à attaquer les choses, faire prendre vie dans un premier temps aux deux ou trois morceaux que j'ai déjà commencé à composer, si les choses se passent comme je l'imagine ce prochain album risque d'être encore plus sombre et tourmenté que les précédents. Je pense que d'ici là il devrait être terminé, oui. En tout cas merci à toi pour cette interview et pour ton soutien !


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