Trois
ans après avoir accouché d'un "World Demise" que d'aucuns considèrent
comme leur album le plus ambitieux, le plus sombre, quoique moins culte et
vendeur que ses devanciers, les Floridiens décident pourtant de renouer avec le
death à la fois rapide et baveux peuplé de zombies qui a fait leur succès. Le
résultat est ce "Back From The Dead" qui remise au placard les
timides velléités d'émancipation osées par son prédécesseur Pour la première
fois de sa carrière, le groupe fait des infidélités au producteur Scott Burns,
ce qui est bien là l'une des deux seules nouveautés de ce cinquième méfait. Que
Obituary commence sérieusement à tourner en rond en est la seconde et pas des
moindres, expliquant sans doute pourquoi il ne tardera pas à se saborder après
un live au titre prémonitoire ("Dead"). Les fidèles seront bien
entendu heureux de retrouver les Américains en train de galoper dans les
viscères d'un death râpeux comme à
l'époque de "Cause Of Death", basique et sans fioritures. "Back
From The Dead" maintient encore l'illusion, grâce à quelques saillies
comme ses géniteurs savent alors encore en exécuter, du véloce 'Threatening
Skies' au trapu 'Lockdown', du rampant 'Feed On The Weak' au furieux
'Inverted'. Le son est gras, l'accordage bien boueux et John Tardy régurgite
ses boyaux comme de coutume. Et même si rien ne ressemble plus à un disque de
Obituary qu"un autre disque de Obituary, force est de reconnaître que ce menu,
très court encore une fois, n'est pas avare en
bonne semence baveuse, de l'acabit de 'Platonic Disease' ou 'Rewind'. Passons
en revanche sur le terminal 'Bullituary', remix passé à la moulinette rap metal
totalement raté et tombant comme un cheveux sale sur la soupe grumeleuse. Et si
"Black From The Dead" reste de toute façon largement supérieur à ce
que le quintet enfantera une fois ressuscité et ce, quand bien même il est
permis de lui préférer le résurrectionnel "Frozen", force est de
constater que l'aura d'Obituary tient quasiment de la plaisanterie, son apport
au genre se réduisant en réalité à deux ou trois opus selon l'indulgence de
chacun. 3/5 (2016)
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