20 mars 2014

KröniK | Wyrd / Häive / Kehrä - Split (2007)


Ah c’est qu’on l’affectionne l’exercice du split dans le black metal, cette association autour de deux armadas ou plus qui se partagent un bout de rondelle. Ca permet souvent aux acteurs en présence de vidanger quelques titres restés sur la touche, bien souvent car ceux-ci s’emboîtaient mal avec d’autres morceaux pour figurer sur un véritable album. Ce split publié en 2007 est un dépliant touristique pour qui a envie de connaître davantage le black à tendance pagan fabriqué en Finlande. Au programme trois formations…et la plus intéressante des trois n’est pas forcément celle que l’on croit. L’écoute débute par deux offrandes de Wyrd, le plus connu des trois, celui donc, autour duquel est surtout vendu ce split. Ce n’est pourtant pas lui qui s’en sort le mieux, bien que « Vieraalla Maalla » et « Uupunut » soient deux compos de qualité, plutôt dans l’esprit des premiers albums. Ils servent de fourreau à un black épique de bonne facture, généralement lent, sans pour autant rechigner à appuyer sur l’accélérateur quand cela s’avère nécessaire, mais auquel on préférera les trois salves plus intéressantes de Häive, chantre d’un metal noir viking et rageur qui sait ouvrir des espaces acoustiques et pastoraux de toute beauté et surtout la participation du plus méconnu du lot, Kehra qui, en deux longues complaintes, ravive la flamme des vieux Ulver et Empyrium sans manquer d’évoquer l’esprit d’un Drudkh en moins mélancolique sans doute. Ode à la nature, « The Sea » et « The Forest », forment une espèce de diptyque noir et majestueux. Le premier commence par le bruit du ressac, puis s’élève lentement et libère un black lancinant, rampant et rugueux, parfois atmosphérique, toujours envoûtant., cependant que le second, long de plus de 10 minutes, érige un panorama naturel grandiose emprunt de cette majesté mystérieuse qui enveloppe les forêts. Après une première partie instrumentale et acoustique qui répand le souffle du Grand Nord, cette épopée arpente des chemins beaux et ombragés d’une profonde tristesse, dont le guide sont ces riffs obsédants qui meurent en un murmure de désolation… Kehrä sort donc victorieux de cette partie à trois. Un groupe à suivre. 3.5/5 (2007)


                                   

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