21 mars 2014

From the grave | Vultyr - Philosophy Of The Beast (2004)



Narqath, notre Viking finlandais préféré, aime le Black Metal. Et comme le genre est multiforme, il se sent obligé de monter un projet afin d’exploiter chacune de ses ramifications. Ainsi, si Wyrd lui permet d’honorer la branche pagan, celle de Bathory et d’Ulver mâtiné d’une louche de Burzum, si Valar est sa vision d’un black atmosphérique à la Summoning, si Hin Onde reste le plus mélodique, le plus lyrique de cette kyrielle de groupes plus ou moins sérieux, Vulyr, est son terrain de jeu boueux pour patauger dans un black cru, malsain et dépouillé, toujours accessible toutefois. Planqué sous le nom de Godslayer, il partage la direction du groupuscule avec une autre gargouille. Par rapport à la première saillie, Monument Of Misanthropy en 2001 sorti chez Oaken Shield, qui avait bien fait saigné les muqueuses, Philosophy Of The Beast y va avec un plus de délicatesse quand bien même le morceau éponyme vous empale à la préhistorique sans vaseline. Plus mélodique dans l’ensemble, à l’instar du quasi rock’n’roll « Murdered And Undone », groovy en diable et toujours conduit par le chant de Narqath, un peu hésitant quand il est clair, cette quatrième (et dernière ?) pénétration se déroule sans temps mort mais sans grande passion non plus. Courts, sans afféteries, certains coups de boutoir sont pourtant efficaces et plaisants, tels que le bon « Dedication » et ses grattes grésillantes, « Vultyr Culture » illuminé par un solo surprenant, tout comme « Life’s Obsession » ou bien encore « Death On The Self » qui ouvre la danse macabre, mais l’orgasme peine à pointer son nez. Plus intéressant que Valar par exemple, Vultyr reste par contre en deçà de Wyrd en terme d’érection créatrice. Il souffre en outre de l’écueil dans lequel sombrent tous les projets du Finlandais, à savoir ce côté bricolé à l’arrache dans un home studio. Le groupe n’en conserve pas moins ce charme de l’artisanat modeste et sans prétention. Après une première partie de carrière démarrée sur les chapeaux de roue (quatre opus en quatre ans, sans compter divers splits et EPs, le duo, depuis, ne frétille plus guère de la queue ; sa semence s’est tarie. Il serait exagérer de prétendre qu’on regrette cette abstinence, cependant, reconnaissons à Vultyr un talent certain pour composer des titres qui tiennent la route, comme en témoigne ce Philosophy Of The Beast de bon aloi à défaut de se révéler véritablement transcendant. Mais là n’est certainement pas le but… (cT08)

Black Metal | Solistitium Records | 37:43




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