9 janvier 2014

From the grave : Betray-ed - Forsaken Fairytales (2010)




Auteur d'une discographie (faussement) désordonnée où se mêlent albums longue durée et interludes plus courts en un ensemble aux contours flous, Betray-Ed est déjà de retour cette année avec Forsaken Fairytales, après avoir enfanté deux EP et en attendant son successeur déjà en préparation ! Cette frénésie généreuse peut à la fois être considérée comme le principal défaut d'une entité dont on aimerait qu'elle prenne davantage le temps de se poser, d'élaborer ses créations, en même temps qu'une de ses qualités premières. De fait, Betray-Ed ne serait sans doute pas ce qu'il est sans la modestie qui est la sienne, sans cet aspect artisanal indissociable du son forgé par ce projet chaleureux et sympathique. On ne saurait par ailleurs confondre chez François, le maître des lieux, inspiration et reproduction à l'identique. Car, ses travaux portent certes une signature que l'on a appris à identifier, laquelle repose sur un néo-folk minimaliste et bucolique, d'obédience instrumentale quand bien même quelques timides lignes vocales viennent en enrichir la chatoyante palette, mais n'en sont pas pour autant interchangeables. Forsaken Fairytales le démontre. Plus sombre que ses prédécesseurs, il s'enfonce fréquemment dans les profondeurs obscures et mystérieuses d'une forêt que peuplent des esprits inquiétants. Là où certains de ses aînés tenaient de la promenade contemplative, ce nouvel essai est un pastel de couleurs terreuses et noires. Même de courtes pièces folkloriques telles que "A Shepherd's Fable" ou "Begynnelse" se teintent d'oripeaux mélancoliques, cependant que la longue plainte éponyme se pare d'une atmosphère liturgique certaine, ce que confirme le final "Voices From The Other World". Les influences presque Doom-Death qui affleurent lors des premières mesures de "Optokinetic Nystagmus" participent également de ce clair-obscur dans lequel baigne cet album, tout comme le chant Black-Métal jaillissant en un éclair torturé ("Totentanz..."). Animé par une jolie poignée d'invités, dont la fidèle Adélaïde ou Rosarius, compagnon de François au sein d'Angellore, Forsaken Fairytales est une œuvre homogène, peut-être même davantage que ne l'étaient ses devancières, et étonne agréablement de la part d'un artiste passionné qui parvient toujours à se renouveler tout en creusant un univers qui n'appartient qu'à lui, un univers où les liens fraternels et familiaux tiennent une place importante. (Music Waves 2011)

Genre Neofolk
Label Autoproduction
Durée 42:21



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