18 décembre 2011

KröniK | Wooden Stake / Blizaro - Split (2011)


On peut reprocher beaucoup de choses à toutes ces hordes pataugeant dans les viscères du Death Doom baveux nourri aux films de série Z, sorties de terre il y a peu au point de créer un sous-chapelle à elles seules : peu d'imaginations, une aura faussement culte..  Mais certainement pas un stakhanovisme effréné qui fait plaisir à entendre. Druid Lord, Skeletal Spectre ou Wooden Stake font partie de ces groupes qui se contentent de reprendre à leur compte - ce n'est pas grave - ce que d'autres faisaient bien avant eux (Autopsy, Cathedral..), tous étant  par ailleurs plus ou moins connectés les uns aux autres. Vanessa Nocera et Wayne Sarantopoulos, (notamment) membres des deux derniers zombies cités, ne cessent par exemple de s'accoupler pour accoucher de ce Doom cradingue englué dans la barbaque qui n'arrive jamais - ou presque - à enclencher la seconde. Leur dernier rejeton (en attendant le prochain) est ce split avec Blizaro, sorti chez Razorback, label entièrement dévolu au Death primitif sans fioritures exhalant la chair putride. "Death Reads The Black Tarot" et The Legend Of Blood Castle" illustrent à merveille la patte baveuse du duo , avec ce chant féminin déglingué, parfois faux (c'est voulu) et ces riffs accordés plus bas que terre. Les limites de Wooden Stake se font  rapidement jour mais cette contribution s'impose sans doute néanmoins comme ce que les Américains ont enfanté de mieux à ce jour ! De fait, les trois titres de son partenaire de split se révèlent nettement plus bandants. Moins Doom (quoique) plus progressif (au sens originel du terme, s'entend), Blizaro rend hommage aux bandes originales de film d'horreur des années 60, 70 et 80 avec force orgues lugubres et ambiances sépulcrales et brumeuses dignes d'un épisode de la Famille Addams. Le terminal et instrumental "Final Escape/Zombies Feast", titre hypnotique qui paraît tout droit sorti d'une BO de Lucio Fulci, montre un groupe au somment de son art. Peu à peu, celui-ci définit une identité extrêmement personnelle, comme si le Black Sabbath des origines s'était mis à faire du rock progressif antédiluvien (du reste, Sabbath Bloody Sabbath n'en était pas loin), témoin ce "Edgar's Blood" aux relents cathedraliens mêlant modelés plombés et claviers liturgiques. Si le chant de John Gallo (Ordodruin) peut laisser parfois à désirer, Blizaro déverse toutefois avec largesse un tapi d'ambiances délicieusement sinistres ("Night Fumes"). Si City Of The Living Nightmare, son premier jet , a pu décevoir sur la longueur, l'exercice du split réussit bien aux Américains, comme l'avait déjà démontré celui partagé avec Orne en 2010. 3/5 (2011)


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