On peut
reprocher beaucoup de choses à toutes ces hordes pataugeant dans les viscères
du Death Doom baveux nourri aux films de série Z, sorties de terre il y a peu
au point de créer un sous-chapelle à elles seules : peu d'imaginations, une
aura faussement culte.. Mais certainement pas un stakhanovisme effréné
qui fait plaisir à entendre. Druid Lord, Skeletal Spectre ou Wooden Stake font partie de ces groupes qui se
contentent de reprendre à leur compte - ce n'est pas grave - ce que d'autres
faisaient bien avant eux (Autopsy, Cathedral..), tous étant par ailleurs
plus ou moins connectés les uns aux autres. Vanessa Nocera et Wayne Sarantopoulos,
(notamment) membres des deux derniers zombies cités, ne cessent par exemple de
s'accoupler pour accoucher de ce Doom cradingue englué dans la barbaque qui
n'arrive jamais - ou presque - à enclencher la seconde. Leur dernier
rejeton (en attendant le prochain) est ce split avec Blizaro, sorti chez Razorback, label
entièrement dévolu au Death primitif sans fioritures exhalant la chair putride.
"Death Reads The Black Tarot" et The Legend Of Blood Castle"
illustrent à merveille la patte baveuse du duo , avec ce chant féminin
déglingué, parfois faux (c'est voulu) et ces riffs accordés plus bas que terre.
Les limites de Wooden Stake se font rapidement jour mais cette
contribution s'impose sans doute néanmoins comme ce que les Américains ont
enfanté de mieux à ce jour ! De fait, les trois titres de son partenaire
de split se révèlent nettement plus bandants. Moins Doom (quoique) plus
progressif (au sens originel du terme, s'entend), Blizaro rend hommage aux
bandes originales de film d'horreur des années 60, 70 et 80 avec force orgues
lugubres et ambiances sépulcrales et brumeuses dignes d'un épisode de la
Famille Addams. Le terminal et instrumental "Final Escape/Zombies
Feast", titre hypnotique qui paraît tout droit sorti d'une BO de Lucio
Fulci, montre un groupe au somment de son art. Peu à peu, celui-ci définit une
identité extrêmement personnelle, comme si le Black Sabbath des origines
s'était mis à faire du rock progressif antédiluvien (du reste, Sabbath Bloody
Sabbath n'en était pas loin), témoin ce "Edgar's Blood" aux relents
cathedraliens mêlant modelés plombés et claviers liturgiques. Si le chant
de John Gallo (Ordodruin) peut laisser parfois à désirer, Blizaro déverse
toutefois avec largesse un tapi d'ambiances délicieusement sinistres
("Night Fumes"). Si City Of The Living Nightmare, son premier jet , a
pu décevoir sur la longueur, l'exercice du split réussit bien aux Américains,
comme l'avait déjà démontré celui partagé avec Orne en 2010. 3/5 (2011)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire