Il y a des alliances qui font davantage saliver que d'autres et dont la présentation nous remplit d'espérance. La rencontre entre Ultha et Paramnesia fait partie de ces copulations qui laisse rêveur. Le fruit de ce pacte franco-allemand voit le jour sous la forme d'une cassette éditée par l'indispensable Tartarus Records mais aussi en CD par les Acteurs de l'Ombre et en vinyle chez Vendetta Records, autant de formats qui ne font qu'en confirmer la haute valeur ajoutée. Il faut dire qu'on tient là deux des entités les plus excitantes que l'art noir nous ait offert ces dernières années. Deux groupes à la fois proches et différents. Proches dans cette façon de galoper à travers des paysages crépusculaires aussi vastes que ravagés.
Mais différents dans leur expression d'une noirceur charbonneuse identique, plus crue et bouillonnante pour l'un (Ultha), plus évolutive sinon tortueuse pour l'autre (Paramnesia). Si les splits sont parfois pour leurs auteurs l'occasion de placer des titres au rabais et autres fonds de tiroir, tel n'est bien entendu pas le cas de celui-ci qui voit au contraire les deux protagonistes signer chacune une composition (fleuve) de très haute volée. Les Allemands sont les premiers à tirer avec The Seventh Sorrow qui, osons le dire tout de suite, s'impose comme la création la plus aboutie - et donc la plus terrifiante - dont ils ont accouché depuis leurs débuts il y a quatre ans seulement. Nimbée d'une couche de claviers funéraires et enveloppants, il s'agit d'une longue élévation, montée en puissance cataclysmique d'un désir mortifère. On sent ainsi la hampe se dresser peu à peu, poussée par une sève aussi tranchante que cendreuse. Puis l'éjaculation survient et c'est un furieux torrent de lave qui s'échappe de ce méat noirci. Une tension grouillante court le long du manche de ces guitares taillés dans une roche granitique, lesquelles creusent un défilé d'une démesure hallucinée, couloir où s'engouffrent ces vocalises écorchées crachant un sang sinistre. Ces dix-huit minutes se poursuivent sur les coups de boutoir d'une batterie tellurique que drapent un linceul hanté. Le titre file ensuite vers sa conclusion, emporté par ces rouleaux percussifs aux allures de sentinelles rocailleuses. De leurs côtés, les Français ajoutent une pierre à l'édifice entamé par Ce que dit la bouche d'ombre avec ce sixième segment. Point de préliminaires ici, Paramnesia démarre sur les chapeaux de roue, propulsé par des musiciens à l'unisson d'une brutalité tempétueuse charriant un black metal tendu comme le foc d'un navire. Malgré de multiples perforations au fond desquelles sont avalés des instants plus pétrifiés, ces (quasi) vingt minutes cavalent le long d'un champ de ruines sans jamais débander et que ferment au bout quelques notes squelettiques. Le groupe reste fidèle à son écriture à la fois déliée et caverneuse qui a quelque chose d'un dédale aux traits sévères happé par une marée noire. D'ores et déjà culte, ce split est une pièce incontournable qui témoigne de l'inspiration déchaînée de ses deux auteurs. (01/01/2018)
Mais différents dans leur expression d'une noirceur charbonneuse identique, plus crue et bouillonnante pour l'un (Ultha), plus évolutive sinon tortueuse pour l'autre (Paramnesia). Si les splits sont parfois pour leurs auteurs l'occasion de placer des titres au rabais et autres fonds de tiroir, tel n'est bien entendu pas le cas de celui-ci qui voit au contraire les deux protagonistes signer chacune une composition (fleuve) de très haute volée. Les Allemands sont les premiers à tirer avec The Seventh Sorrow qui, osons le dire tout de suite, s'impose comme la création la plus aboutie - et donc la plus terrifiante - dont ils ont accouché depuis leurs débuts il y a quatre ans seulement. Nimbée d'une couche de claviers funéraires et enveloppants, il s'agit d'une longue élévation, montée en puissance cataclysmique d'un désir mortifère. On sent ainsi la hampe se dresser peu à peu, poussée par une sève aussi tranchante que cendreuse. Puis l'éjaculation survient et c'est un furieux torrent de lave qui s'échappe de ce méat noirci. Une tension grouillante court le long du manche de ces guitares taillés dans une roche granitique, lesquelles creusent un défilé d'une démesure hallucinée, couloir où s'engouffrent ces vocalises écorchées crachant un sang sinistre. Ces dix-huit minutes se poursuivent sur les coups de boutoir d'une batterie tellurique que drapent un linceul hanté. Le titre file ensuite vers sa conclusion, emporté par ces rouleaux percussifs aux allures de sentinelles rocailleuses. De leurs côtés, les Français ajoutent une pierre à l'édifice entamé par Ce que dit la bouche d'ombre avec ce sixième segment. Point de préliminaires ici, Paramnesia démarre sur les chapeaux de roue, propulsé par des musiciens à l'unisson d'une brutalité tempétueuse charriant un black metal tendu comme le foc d'un navire. Malgré de multiples perforations au fond desquelles sont avalés des instants plus pétrifiés, ces (quasi) vingt minutes cavalent le long d'un champ de ruines sans jamais débander et que ferment au bout quelques notes squelettiques. Le groupe reste fidèle à son écriture à la fois déliée et caverneuse qui a quelque chose d'un dédale aux traits sévères happé par une marée noire. D'ores et déjà culte, ce split est une pièce incontournable qui témoigne de l'inspiration déchaînée de ses deux auteurs. (01/01/2018)
4/5 | La Horde Noire
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