17 décembre 2016

KröniK | Garden Of Worm - Idle Stones (2015)


La pochette de "Idle Stones" aurait déjà dû nous alerter, quant à la teneur étrange sinon singulière du contenu dont elle est l'écrin. En effet, si prendre la pose devant une croix n'a rien de très original depuis longtemps, il y a chez les Finlandais une volonté de se mettre en scène d'une façon à la fois bucolique et colorée qui tranche avec les visuels sinistres en noir et blanc de coutume. Loin du Doom traditionnel auquel on pouvait s'attendre et qu'un vieux split partagé en 2009 avec Mirror Of Deception laissait également deviner, Garden Of Worm baguenaude à travers des terres certes pesantes mais aussi quasi progressives. Cinq ans après avoir livré un premier effort plutôt curieux, le groupe, qui compte dans ses rangs un des membres de Seremonia, franchit ainsi une étape supplémentaire avec "Idle Stones", qui le voit larguer les amarres vers un monde plus étonnant encore, moins lourd, plus Rock peut-être, presque irréel assurément. Une espèce de quiétude, de puissance tranquille suinte de cet opus dont le style n'appartient qu'à ses auteurs. Quatre pistes le composent, certaines assez courtes (tout est relatif), d'autres beaucoup moins, la dernière d'entre elles tutoyant même les vingt minutes au jus ! Remplissant presque à lui seul la moitié de l'album, 'The Sleeper Including Being Is More Than Life', n'est pas uniquement le gros morceau du lot (par sa taille) mais surtout l'illustration que Garden Of Worm n'est vraiment pas un groupe de Doom comme les autres. Il s'agit d'une longue pièce essentiellement instrumentale aux nombreuses et déglinguées ramifications, plus proche en cela du progressif que de l'enclume. Son nom trahit évidemment l'amour des Finlandais pour King Crimson, influence qui se lit tout au long de ce périple dont on ne saisit toutefois pas toujours bien le sens, en dépit des fulgurances qui le traversent et que nous vous invitons à découvrir plutôt que de les détailler par le menu. On lui préfère donc ses compagnons au format plus ramassé, tels que 'Fleeting Are The Days Of Man', amorce lancinante au goût de psychédélisme forestier et 'Desertshore', curieuse pulsation aux allures de montée en puissance hallucinée que fissurent des guitares trempées dans la rouille. En définitive, l'impression générale se révèle mitigée sans pour autant altérer le pouvoir d'envoûtement d'un album franchement à part, à l'image de Garden Of Worm qui affirme peu à peu une personnalité unique entre doom pastoral et progressif léthargique. 3.5/5 (2015)


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