Quoi de neuf au sein de la chapelle noire hexagonale
en ce début d’année 2011 ? Pas grand chose. De neuf, s’entend, ce qui ne
signifie donc pas qu’il n’y ait rien de maléfique à se mettre sous la dent.
J’en veux pour preuve ce premier méfait longue durée de Sacrarium, qui a vu la
nuit il y a bientôt dix ans en Lorraine, terre froide à l’humus idéal pour voir
proliférer le genre. En effet, bien que bénéficiant aujourd’hui d’une sortie
via De Tenebrarum Principio et par conséquent ATMF (après Moonreich, les
Français ont décidément la cote chez nos voisins italiens !), March To A
Inviolable Death est en réalité déjà bien connu des Blackeux qui l’ont
peut-être découvert en 2009 en tant que simple auto-production et que la magie
d’internet a rendu (trop) facilement disponible. Rien de neuf donc mais il n’en
demeure pas moins que cet essai, précédé il y a longtemps de deux modestes
démos, aligne autant les clichés que trimbale comme un boulet le Black Metal de
seconde zone (corpsepaint, logo illisible…) que des qualités certaines qui font
de ses auteurs un émissaire de Satan tout à fait recommandable. Encadré par
trois pistes instrumentales dont on se demande à nouveau à quoi elles peuvent
bien servir, sauf en ce qui concerne « Terribilis Est Locust Iste »
qui répand une atmosphère assez sinistre, March To A Inviolable Death est
l’écrin d’un art noir d’obédience suédoise, façon old-Dissection, dont il
ravive par instant les effluves obscures. Davantage que « Heartless
Visions », ce sont des perles noires telles que « A Circle Of Dead
Seraphs » et son break implacable ainsi que « Demolish By
Myself » que sillonnent des accords étranges aux teintes quasi hispaniques
(que l’on croise d’ailleurs tout du long, de « Phantomatic
Landscape » jusqu'à « This Is The Final Warning ») qui prêtent
allégeance aux Grands Anciens avec le plus d’inspiration. Entêtant se veut
aussi « Through Centuries » que vrillent des riffs grésillants certes
déjà entendus mille fois mais qui font toujours leur petit effet, bref un peu à
l’image d’un album qui n’apporte pas grand chose au genre sans pour autant le
desservir, bien au contraire, Sacrarium, grâce à une prise de son froide et
tranchante et à des qualités d’écritures évidentes, faisant montre d’un
savoir-faire ad hoc. De toute façon, en dépit de certaines facilités qui ne
sont pas évitées (est-ce le but d’ailleurs ?), il ne faut pas oublier
qu’il ne s’agit là que d’un premier jet auto-produit que l’on ne saurait
prendre pour plus que cela. Attendons maintenant une seconde offrande qui
devrait confirmer (ou pas) les bonnes impressions laissées par ce petit album
de série B au très beau visuel… (2011)
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