21 février 2016

Sacrarium | March To An Inviolable Death (2009)


Quoi de neuf au sein de la chapelle noire hexagonale en ce début d’année 2011 ? Pas grand chose. De neuf, s’entend, ce qui ne signifie donc pas qu’il n’y ait rien de maléfique à se mettre sous la dent. J’en veux pour preuve ce premier méfait longue durée de Sacrarium, qui a vu la nuit il y a bientôt dix ans en Lorraine, terre froide à l’humus idéal pour voir proliférer le genre. En effet, bien que bénéficiant aujourd’hui d’une sortie via De Tenebrarum Principio et par conséquent ATMF (après Moonreich, les Français ont décidément la cote chez nos voisins italiens !), March To A Inviolable Death est en réalité déjà bien connu des Blackeux qui l’ont peut-être découvert en 2009 en tant que simple auto-production et que la magie d’internet a rendu (trop) facilement disponible. Rien de neuf donc mais il n’en demeure pas moins que cet essai, précédé il y a longtemps de deux modestes démos, aligne autant les clichés que trimbale comme un boulet le Black Metal de seconde zone (corpsepaint, logo illisible…) que des qualités certaines qui font de ses auteurs un émissaire de Satan tout à fait recommandable. Encadré par trois pistes instrumentales dont on se demande à nouveau à quoi elles peuvent bien servir, sauf en ce qui concerne « Terribilis Est Locust Iste » qui répand une atmosphère assez sinistre, March To A Inviolable Death est l’écrin d’un art noir d’obédience suédoise, façon old-Dissection, dont il ravive par instant les effluves obscures. Davantage que « Heartless Visions », ce sont des perles noires telles que « A Circle Of Dead Seraphs » et son break implacable ainsi que « Demolish By Myself » que sillonnent des accords étranges aux teintes quasi hispaniques (que l’on croise d’ailleurs tout du long, de « Phantomatic Landscape » jusqu'à « This Is The Final Warning ») qui prêtent allégeance aux Grands Anciens avec le plus d’inspiration. Entêtant se veut aussi « Through Centuries » que vrillent des riffs grésillants certes déjà entendus mille fois mais qui font toujours leur petit effet, bref un peu à l’image d’un album qui n’apporte pas grand chose au genre sans pour autant le desservir, bien au contraire, Sacrarium, grâce à une prise de son froide et tranchante et à des qualités d’écritures évidentes, faisant montre d’un savoir-faire ad hoc. De toute façon, en dépit de certaines facilités qui ne sont pas évitées (est-ce le but d’ailleurs ?), il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit là que d’un premier jet auto-produit que l’on ne saurait prendre pour plus que cela. Attendons maintenant une seconde offrande qui devrait confirmer (ou pas) les bonnes impressions laissées par ce petit album de série B au très beau visuel… (2011)


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