7 juin 2010

DARK COVENANT - Dark Covenant (2009)

Self-released - 8.5/10

Désormais réputé pour sa chapelle noire qui se conjugue souvent avec nationalisme et exaltation des anciennes valeurs, le Québec était en revanche jusqu’à présent peu cité pour ses groupes de doom. Dark Covenant vient combler cette lacune, ce qu’il fait avec un certain panache qui plus est. 

Etonnamment (ou non), ce ne sont que des activistes de la dite scène black metal qui sont à l’origine de cette réussite éclatante. Vjohrrnt Wodansson (Sombre Chemin), Evil Lair (Nordicwinter) et JS (Fjörd) forment ce line-up, complété par le bassiste Somatophylax, que l’on aurait de fait davantage imaginé se réunir pour tendre le bras. Pourtant il n’en est rien, quand bien même de part les thèmes qu’elle véhicule, les anciennes mythologies et la haine du modernisme, cette démo séminale s’enfonce dans un terreau identique à celui servant de combustible aux autres projets des quatre membres en présence. 

Par contre, la musique, n’a rien à voir puisqu’il s’agit ni plus ni moins du plus bel hommage fait à l’école du doom suédois (Candlemass, Memento Mori, Memory Garden…) croisé depuis des lustres. En quatre titres, Dark Covenant dessine les fondations d’un édifice drapé d’une brume occulte et cryptique. Le chant, majestueux, est haut perché, digne en cela de celui de Robert Lowe, dont Vjohrrnt Wodansson  adopte les accents grandiloquents qui surprend de sa part. Sa performance, tout du long de ces vingt petites minutes, impressionne et s’impose comme l’arc-boutant de cette cathédrale. En cela, « Black Sun Rising » ou « Perennial Solitude » vous file des frissons. 

Toutefois, le chanteur n’est pas seul à contribuer à cet exploit. Les guitares pétrifiées au fluide sentencieux ne sont pas étrangères à ce succès. Pensantes (« Black Raven ») ou belles comme un paysage incendié par les couleurs de l’automne (« Forever Amongst The Ruins »), elles tissent des fils d’Ariane qui serpentent dans des catacombes sinistres. Ces quatre morceaux sont autant de perles d’un doom lyrique et tragique immense dont la seule faiblesse, qui n’en est pas vraiment une en réalité, réside dans le fait qu’ils ne soient pas plus nombreux. C’est que l’on se serait bien envoyer une ration double de cette qualité derrière la cravate. 

Mais après tout il ne s’agit là que d’une première démo. On frémit d’avance en imaginant la suite si celle-ci se révèle être du même tonneau… Une découverte ? Mieux, une Révélation ! (cT2010)


TRACKLISTING
  1. Forever Amongst the Ruins 05:51
  2. Black Sun Rising 06:42
  3. Perennial Solitude 05:13
  4. Black Raven 04:22
TOTAL RUNNING TIME 22:08


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