14 juin 2019

KröniK | Deserted Fear - Drowned By Humanity (2019)

Century Media Records

Alors que le death metal old school qu'il besognait à ses débuts a plus que jamais le vent en poupe aujourd'hui, Deserted Fear a pourtant très vite décidé de remplacer le sang poisseux qui lui servait de combustible par un sirop étonnamment plus mélodique - quitte à décevoir ceux (dont votre serviteur) qui estiment que les remugles baveux lui siéent davantage que les cavalcades policées. Résultat, malgré une bonne tenue générale, "Dead Shores Rising" n'a pas laissé dans notre bouche le goût de stupre morbide espéré. En troquant une mode pour une autre, les Teutons se font peut-être plaisir mais confirment, ce faisant, une personnalité qui demeurera toujours en jachère. Ce qui n'enlève rien à leur incontestable habileté. Leur quatrième effort changera-t-il la donne ?

Son intro cinématique ne laisse toutefois planer aucun doute quant à la teneur de "Drowned By Humanity" qui reprend les choses là où son prédécesseur les a laissées il y a deux ans. De fait, la conclusion qui s'impose, après en avoir défloré son intimité, est identique. Le trio continue de creuser un sillon à la suédoise (comprendre : à la manière d'un Amon Amarth, lisse et pesante ou des premiers Dark Tranquillity) sans vraiment chercher à y apposer son sceau, mais non sans une redoutable efficacité qui a fait ses preuves, sur "Kingdom Of Worms" notamment. En dépit d'une impression tenace de déjà-entendu ailleurs ('All Will Fall'), l'opus dévide son menu avec une précision chirurgicale, enfilant treize titres dont une intro et un bonus, sans jamais débander. L'ensemble est propulsé par cette  redoutable mécanique à l'allemande qui lui assure ce sens de l'accroche imparable. Mais c'est pourtant bien lorsque Deserted Fear tente timidement de patauger dans les viscères, quand il plaque sa lourde hampe gonflée d'un jus sinistre et pousse la porte d'une caverne aux sombres parois, qu'il retrouve les couleurs noires et sanguinolente d'un death metal guerrier à la façon d'un Panzer. 'The Final Chapter', 'A Breathing A Soul' et surtout 'Tear Of My Throne', reptation terminale néanmoins secouée par de brusques montées de fièvre, emportent davantage l'adhésion que les saillies galopantes où le groupe s'applique à ne jamais déserter un canevas éprouvé. A l'arrivée, s'il s'inscrit dans la continuité de "Dead Shores Rising", "Drowned By Humanity" lui est supérieur en associant des mélodies aiguisées à des atours plus sombres et  appuyés. (20.01.2019) ⍖⍖






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