En 1919, Pierre Benoit publie L'Atlantide, qui rencontre un immense succès. Le cinéma s'en empare et on ne compte pas moins de cinq adaptations du roman, sans compter un téléfilm réalisé en 1972. Les sirènes d'Atlantis est l'une d'entre elles. Si sa paternité compliquée - pas moins de quatre metteurs en scène dont John Brahm et peut-être Douglas Sirk, se sont ainsi succédé - laisse craindre un naufrage, le film ne souffre pas de cette gestation chaotique. Que ce soit son monteur (Greg Tallas) qui ait été chargé par la United Artists de coller les morceaux, peut expliquer la bonne tenue générale d'un métrage qui reste malgré tout plutôt homogène.
Ceci étant, l'oeuvre reste mineure, souffrant d'un manque de moyens évident qui l'oblige à circonscrire le récit entre les murs du royaume de la reine Antinea. Face à des comédiens assez ternes, dont son époux d'alors, Jean-Pierre Aumont, Maria Montez magnétise l'écran, trouvant dans le rôle de cette cruelle souveraine aux allures de mante religieuse, un des plus beaux rôles de sa courte carrière. Sans elle et de belles images finales où l'on devine le corps du lieutenant André Saint-Avit enseveli sous le sable, cette version de l'Atlantide n'aurait pas la même saveur. (vu le 19.01.2019) ⍖⍖
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