17 janvier 2019

A lire | Funeral Sun - The Dragging (2018)


En 2015, après quatre enclumes et onze ans de bons et loyaux services rendus à la cause d'un doom aussi énervé que goudronneux, Horn Of The Rhino mettait la clé sous la porte. Deux ans plus tard, Javier Gálvez, son chanteur et guitariste, fonde (enfin) un nouveau groupe baptisé Funeral Sun. Ceux qui s'attendent à une resucée de son ancien port d'attache, à du très lourd et pachydermique donc, en seront (un peu) pour leur frais même si la bestiole affole tout autant le compteur Geiger. Quoique toujours fidèle à la formule du power trio, qui lui permet d'aller à l'essentiel, sans fioriture mais pas sans gras, l'Espagnol s'aventure cette fois davantage vers une expression nettement plus mélodique sinon lyrique. La principale différence entre Funeral Sun et Horn Of The Rhino réside avant tout dans le chant qui étonne par sa pureté sentencieuse loin du registre rocailleux que Javier usait jusqu'alors.

De fait, on n'a d'abord du mal à croire que les deux groupes sont issus du même fruit. Les riffs sabbathiens libérés par une guitare accordée plus bas que terre, viennent heureusement nous rappeler les talents de spéléologue du gaillard, témoin le long et tellurique final de 'Let Them Bleed', qui s'abat comme une surpuissante chape de plomb. Sur 'The Dragging', Gálvez allie de nouveau la clarté mélancolique d'un chant parfois haut perché avec des coulées de lave qui, en fin de parcours, débouche sur un solo éblouissant de Rob Barrett, échappé de Cannibal Corpse le temps de cette conclusion mordante. EP deux titres peut-être mais d'une bonne quinzaine de minutes quand même, cette carte de visite dévoile un groupe bigrement prometteur, certes moins bourru voire brutal que Horn Of The Rhino mais tout aussi capable de faire trembler la terre avec un doom d'une ambivalence épique à la fois pesant et lumineux.  (10.09.2018)


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