28 mars 2018

KröniK | Paroxsihzem - S/T (2012)


Krucyator Productions continue son travail de réédition en cassette, plus rarement en CD, tamisant la scène death black à la recherche de pépites chères au coeur de Loïc, son fondateur, plus connu comme l'âme de N.K.V.D. et désormais d'Autokrator. Entre les cuisses de Mitochondrion (Antinumerology) et d'Auroch (From Forgotten Worlds), Paroxsihzem se glisse avec aisance, partageant avec eux plus qu'une même origine géographique (le Canada) mais avant tout une vision identique d'un metal extrême aussi furieux que viscéral dont l'habileté technique se fond dans un creuset intense et tortueux.
Après avoir publié le EP Abyss Of Excruciating Vexes, dernier signe de mort en date du combo de Toronto, le label redonne vie (?) à son méfait éponyme et séminal, gravé en 2012 et originellement sorti en rondelle par Dark Descent Records. Voilà pour le cadre. Cauchemardesque et étouffant, l'intérieur a quelque chose d'un monstre tentaculaire, macérant dans un jus dans les profondeurs d'une geôle abyssale, creusée dans les cavités humides d'un monde souterrain.Bien que déployant sept pulsations, dont une intro instrumentale, il parait vain de chercher à décrire par le menu cet opus qui ne forme en réalité qu'un seul et unique bloc de matière noire qui voit chacune de ses parties se confondre les unes avec les autres. En la pénétrant dans sa terrifiante entièreté, l'oeuvre n'en parait que plus effroyable, grondant d'une tension (forcément) paroxysmique, dressant sa verge lourde et tendue à l'extrême, gonflée de nervures prêtes à éclater. De son gland noir coule un torrent chargé d'une corrosive négativité. Paroxsihzem nous convie à une partouze infernale, copulation bestiale entre des guitares massives au son compressé, un chant grumeleux craché des abîmes et une rythmique saturée. Pendant presque quarante minutes, c'est un étau qui serre l'auditeur masochiste, le comprime, le laissant à la fin exsangue, le cerveau vidé, aspiré par cette violence incessante martelée par des aliénés armés de scalpel rouillé. Si on pioche par ici un break implacable, par là, des éclairs guitaristiques, l'ensemble se révèle si monstrueusement halluciné, grondant d'une force cataclysmique telle, que l'on n'en comprend pas grand chose, ne retenant rien de lui, si ce n'est l'impression d'être emporté par un magma déchaînée qui transperce un labyrinthe dont le terminal Aokigahara (presque neuf minutes d'une brutalité aussi millimétrée qu'abrasive) incarne le choeur où se croisent ce lacis de tentacules. Mais c'est de cette dimension compacte d'une densité oppressante que ce death black prend justement toute son écrasante envergure, édifice mortifère dont les corridors grouillent d'un flot venimeux. 4/5 (02/12/2017)






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