20 décembre 2017

KröniK | Necrovorous - Plains Of Decay (2017)


La Grèce est-elle en train de devenir le nouveau pays du death metal old school ? C'est en tout cas l'impression que donne cette effervescence macabre dont Athènes (mais pas seulement) est le théâtre depuis quelques années. Tétant les mamelles fétides des Autopsy, Abscess, Asphyx et autre Master, Ectoplasma, Pile Of Excrements, Vultur et surtout Necrovorous taillent à vif dans la chair en décomposition, les guitares accordées plus bas que terre, la hampe pesante gonflée d'un suint morbide.
Ce dernier, fondé il y a douze ans par Shit Eater (batterie) et Periklis G. (tout le reste), lequel a depuis été remplacé par Kostas K. (Embrace Of Thorns) avant que Marios K (guitare et basse) ne vienne compléter le line-up, s'est fait remarquer à coups de démos et autres splits (dont le dernier en date, avec les Japonais d'Anatomia), rassemblées notamment au sein d'un Crypt Of The Unembalmed Cadavers, aux allures de recueil croûteux. Six ans après le séminal Funeral For The Same, le trio est enfin de retour avec une deuxième tranche épaisse. Plains Of Decay charrie un death metal tel qu'il devrait toujours être, cendreux et funèbre, sinistre et remuant comme un zombie souffrant d'une diarrhée tenace. Englué dans les viscères (Cherish The Sepulture) sans pour autant s'abîmer dans les boyaux cendreux d'un death doom avec lequel il partage toutefois ces riffs caverneux et ses vocalises cryptiques qui dégueulent de partout, Necrovorous galope dans la barbaque ensanglantée à la vitesse d'une limace sur une côte, un jour de grand vent. Ce second méfait traverse un cimetière aux allures de charnier encore fumant, brochette de morceaux qui trempent dans un jus putride. Gorges profondes et guitares caillouteuses qui claquent comme un bout de peau tendue par des crochets, dressent de véritables blockhaus que secouent les coups de reins fiévreux d'une rythmique reptilienne. Bien que troués par des fosses cyclopéennes au fond desquels infusent des miasmes sépulcrales (Eternal Soulmates, Faces Of Addiction), ces dix titres qui sentent les excréments et les corps en état de putréfaction avancé défilent, rampants et implacables, à l'image de ce Psychedelic Tribe Of Doom qui, après avoir foncé à vives allures s'enfonce pesamment en fin de parcours dans les entrailles d'un caveau dont la porte se referme peu à peu. Mais au final, qu'est ce que Necrovorous a donc de plus que les autres ? Sans doute, au-delà de l'habileté de ses garçons-bouchers, possède-t-il cette capacité à déclencher de généreuses éruptions de pus, à travailler la viande noircie d'un brouillard de mouches bleues et à exhaler une atmosphère gangreneuse de moisissure, qui fait de lui un des artisans les plus orgasmiques de ce death metal baveux et maladif. 3.5/5 (13/09/2017)






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