En ce début d'année, les metal queens sont à l'honneur, avec les sorties respectives de Crystal Viper ("Queen Of The Witches") et de Battle Beast ("Bringer Of Pain"). Pourtant, à y regarder de plus près, les deux groupes n'évoluent ni tout à fait dans la même catégorie ni vraiment dans le même registre. Alors que les Polonais ne doivent compter que sur AFM, structure néanmoins estimable, les Finlandais s'appuient sur la grosse machine teutonne qu'est Nuclear Blast, qui a flairé le bon coup en signant le vainqueur de la Metal Battle Conquest du Wacken Open Air 2010.
Et si les premiers sont les vassaux d'un heavy speed usiné à la manière des aciéries d'Outre-Rhin, les seconds braconnent davantage sur les terres d'un hard rock mélodique nourri aux années 80, celui des Lita Ford et autre Pat Benatar et ce, quand bien même les cavalcades à l'allemande ne sont pas non plus pour leur déplaire. Qu'ils soient originaires du pays des mille lacs n'est sans doute pas étranger au fait que leur metal ne sacrifie jamais les mélodies sur l'autel de l'agressivité. De fait, leur vitrine bestiale ainsi que le physique menaçant voire (faussement) patibulaire de sa chanteuse Noora Louhimo ne doivent surtout pas effrayer l'amateur de lignes et aplats racés, qui devrait trouver en eux un groupe selon son cœur. Est-ce à dire pourtant que Battle Beast se montre avare en testostérone ? Bien au contraire, comme l'illustre ce "Bringer Of Pain" d'une redoutable efficacité. Quatrième album du combo d'Helsinki mais le troisième avec sa blonde vocaliste, il est une séduisante brochette de chansons qui toutes ont valeur de brûlots, hymnes incendiaires taillés pour la scène et les festivals européens où ils secoueront une armée de chevelus tombés sous le charme féroce de cette maîtresse de cérémonie qui envoûte autant qu'elle sort les griffes. Si ses partenaires ne sont jamais en reste, notamment une paire de guitaristes qui multiplient les saillies éruptives ('Straight To The Heart') et un claviériste volubile, digne émule des Tuomas Holopainen, Santeri Kallio (Amorphis) et consorts, la belle incarne l'évidente clé de voûte d'un édifice aux fondations certes nostalgiques mais puissantes. On ne dira d'ailleurs jamais assez combien son enrôlement fut pour le groupe l'étincelle lui permettant de briller plus encore et d'atteindre le niveau qui est désormais le sien. Charismatique et féline, elle est donc la locomotive de cet album extrêmement varié, arborant tour à tour les traits appuyés d'un heavy teutonique ('Bringer Of Pain', 'Bastard Son Of Odin'), ceux plus théâtraux d'un décor sombrement baroque ('Lost In Wars') mais privilégiant les envolées sucrées typiques du meilleur hard rock US des années 80, témoins 'We Will Fight', le virevoltant 'Dancing With The Past' ou la poignante ballade finale 'Far From Heaven'. Si l'ombre tutélaire de Nightwish plane parfois ('Beyond The Burning Skies'), le menu a suffisamment de corps pour exister par lui-même, sans que cette influence ne se révèle donc trop encombrante. Certes peu originale, la formule délivrée par les Finlandais trouve justement son pouvoir de séduction dans sa façon d'enrober avec puissance une partition classique mais emballée avec un savoir-faire imparable. Avec ce "Bringer Of Pain" qu'il semble bien difficile de prendre en défaut, Battle Beast confirme qu'il est bien un groupe destiné à durer. 3/5 (2017) | Facebook
Et si les premiers sont les vassaux d'un heavy speed usiné à la manière des aciéries d'Outre-Rhin, les seconds braconnent davantage sur les terres d'un hard rock mélodique nourri aux années 80, celui des Lita Ford et autre Pat Benatar et ce, quand bien même les cavalcades à l'allemande ne sont pas non plus pour leur déplaire. Qu'ils soient originaires du pays des mille lacs n'est sans doute pas étranger au fait que leur metal ne sacrifie jamais les mélodies sur l'autel de l'agressivité. De fait, leur vitrine bestiale ainsi que le physique menaçant voire (faussement) patibulaire de sa chanteuse Noora Louhimo ne doivent surtout pas effrayer l'amateur de lignes et aplats racés, qui devrait trouver en eux un groupe selon son cœur. Est-ce à dire pourtant que Battle Beast se montre avare en testostérone ? Bien au contraire, comme l'illustre ce "Bringer Of Pain" d'une redoutable efficacité. Quatrième album du combo d'Helsinki mais le troisième avec sa blonde vocaliste, il est une séduisante brochette de chansons qui toutes ont valeur de brûlots, hymnes incendiaires taillés pour la scène et les festivals européens où ils secoueront une armée de chevelus tombés sous le charme féroce de cette maîtresse de cérémonie qui envoûte autant qu'elle sort les griffes. Si ses partenaires ne sont jamais en reste, notamment une paire de guitaristes qui multiplient les saillies éruptives ('Straight To The Heart') et un claviériste volubile, digne émule des Tuomas Holopainen, Santeri Kallio (Amorphis) et consorts, la belle incarne l'évidente clé de voûte d'un édifice aux fondations certes nostalgiques mais puissantes. On ne dira d'ailleurs jamais assez combien son enrôlement fut pour le groupe l'étincelle lui permettant de briller plus encore et d'atteindre le niveau qui est désormais le sien. Charismatique et féline, elle est donc la locomotive de cet album extrêmement varié, arborant tour à tour les traits appuyés d'un heavy teutonique ('Bringer Of Pain', 'Bastard Son Of Odin'), ceux plus théâtraux d'un décor sombrement baroque ('Lost In Wars') mais privilégiant les envolées sucrées typiques du meilleur hard rock US des années 80, témoins 'We Will Fight', le virevoltant 'Dancing With The Past' ou la poignante ballade finale 'Far From Heaven'. Si l'ombre tutélaire de Nightwish plane parfois ('Beyond The Burning Skies'), le menu a suffisamment de corps pour exister par lui-même, sans que cette influence ne se révèle donc trop encombrante. Certes peu originale, la formule délivrée par les Finlandais trouve justement son pouvoir de séduction dans sa façon d'enrober avec puissance une partition classique mais emballée avec un savoir-faire imparable. Avec ce "Bringer Of Pain" qu'il semble bien difficile de prendre en défaut, Battle Beast confirme qu'il est bien un groupe destiné à durer. 3/5 (2017) | Facebook
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