5 novembre 2016

KröniK | Without Face - Astronomicon (2002)


L’Europe de l’Est ne sert pas que de terreau au black metal d’obédience aryenne, mais abrite également en son sein nombre de groupes intéressants (les premiers peuvent l’être d’ailleurs tout autant). Without Face nous vient de Hongrie, qui ne fût pas le pays le plus touché par le communisme et le Rideau de fer, et Astronomicon est sa seconde offrande. L’alternance voix féminine angélique / voix masculine d’outre-tombe le rattache de prime abord à la scène gothic metal, mais cette étiquette ne lui sied pas du tout, comme l’illustre d’entrée le superbe « Weird Tales », dont la complexité renvoit davantage au metal progressif, et à sa figure de proue, Dream Theater. En effet comment ne pas penser à Images And Words à l’écoute des six titres (« …In The Garden » surtout) composant ce Astronomincon de haute volée ? De fait, avec ses structures alambiquées et des morceaux qui descendent rarement sous la barre des cinq minutes mais qui savent toujours rester digestes, Without Face arpente le chemin peu couru du prou à chanteuse, genre O combien passionnant quand il s’avère maîtrisé, comme c’est la cas ici. Même si elle ne peut prétendre rivaliser avec le son forgé dans les temples occidentaux, façon Finnvox, la production reste très correcte, claire et puissante à la fois et rend  justice aux musiciens qui abattent un boulot très honorable.  Toutefois, il est inutile de se voiler la face : sans la présence derrière le micro de la charmante Julie, le groupe et ce, malgré des compositions de grande qualité (« Pit And Pendulum », « The Violin Of Erick Zann », « Talamasca »), n’aurait probablement jamais bénéficié d’autant d’intérêt. Or, la belle a depuis plié bagage, suite à une tournée calamiteuse, pour former To–Mera dont on attend les premiers signes de vie avec une impatience non feinte. Privée de sa chanteuse qui lui conférait charme et personnalité, la formation hongroise a-t-elle encore un avenir ? 4/5 (2006)


                                   

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