Ni
la présence du mercenaire des fûts Tim Yeung au palmarès impressionnant (Vital
Remains, Hate Eternal, Divine Heresy et Morbid Angel, excusez du peu), ni le
visuel typique du gros métal qui tâche d’aujourd’hui ne doivent vous abuser :
World Under Blood n’a de réellement brutal que sa vitrine. D’ailleurs comment
pourrait-il en être autrement avec Deron Miller chanteur et guitariste du
groupe de rock alternatif CKY à son bord ? Fruit de la rencontre entre Yeung et
ce dernier, tous les deux désireux de besogner une autre forme de Métal que
celui qu’ils labourent habituellement, World Under Blood braconne sur les
terres désormais bien érodées, du Death mélodique à la suédoise, rehaussé d’une
bonne louche de son enfant bâtard, le Deathcore à la All That Perish. Vous
l’aurez donc compris, Tactical, c’est du calibré, du déjà entendu mille fois
avant et ne serait-ce sur ces lignes de chant plus rock que Métal qui viennent
se glisser au milieu des grosses voix d’ours mal léché attendues, rien ne
permettrait de distinguer ce galop d’essai de la production courante dont les
bacs des disquaires dégueulent tout au long de l'année. Alors certes, l’ensemble
s’avère extrêmement bien exécuté, ramonant les conduits auditifs comme il se
doit, s’écoute avec plaisir et devrait sans aucun doute faire headbanguer une
belle cohorte de puceaux, mais nous étions franchement en droit d’espérer mieux
que cet album sans âme au goût de trop peu (8 titres en à peine 30 minutes,
c’est maigre pour un groupe dont certains attendaient le premier rôt depuis
près de cinq ans !) qui sera aussi vite oublié, même si la plupart de ces
titres se révèlent, encore une fois, tout à fait agréables comme fond sonore
d'une sortie en voiture musclée. Citons pour faire bonne mesure "A God
Among The Waste" et ses premières mesures offrant à Tim Yeung le cadre
propice à une démonstration en bonne et due forme, "Revere’s Tears"
qu’introduit un faux air de ballade, ou bien encore "Into The Arms Of
Cruelty". Mais à l’heure de la production de masse, il en faudrait
(beaucoup) plus à ce disque pour s’imposer, qu’une simple poignée de chansons
au demeurant solidement charpentées. World Under Blood sera-t-il le
side-project d’un seul coup ? 2/5 (2011)
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