25 octobre 2016

KröniK | Kratherion- Mantra Lucifer Flagelantes (2013)


Curieux parcours que celui de "Mantra Lucifer Flagelantes", second méfait longue durée des Chiliens de Kratherion, publié à l'origine en 2013 par Exhumed From The Grave, puis réédité il y a bientôt un an par le label polonais Old Temple pour finalement débarquer en France en 2015 ! C'est donc avec deux ans de retard que nous découvrons aujourd'hui ce rejeton du diable. Comme souvent avec les hordes sud-américaines, Kratherion ne fait pas dans la dentelle, ce dont on se doutait, à voir le délicieux visuel habillant cette hostie et sans compter le nom de certains titres tels que 'Coito Sigillum Diaboli' ou 'Fornica Vulgata' suintant le sexe morbide. Pataugeant dans un black death aux relents d'occultisme de fête foraine, le groupe n'est pourtant pas sans intérêt, modeste mais réel, moins quand il file à toute allure, matraquant une noirceur bestiale ('Combustion Espontanea Del Espir'), que lorsqu'il serre le frein à main, englué qu'il est alors dans des viscères encore fumantes, ce qu'il ne fait malheureusement que trop rarement, à l'image de 'Agonia Dantesca Y Macabra', amorce prometteuse aux confins d'un death doom baveux et cryptique. Tout le reste, à l'exception notable de quelques passages fissurant le très malsain 'Death Kult Church Omega', préférant battre des records de vitesse, "Mantra Lucifer Flagelantes" déçoit quelque peu car il mise trop sur une agressivité primitive au détriment des ambiances obscures. Du coup, il finit très vite par lasser. Il s'en dégage cependant une aura franchement malfaisante, à laquelle participent des textes en espagnol qui loin de l'ensoleiller lui confèrent une dimension viscéralement diabolique, ainsi qu'un petit charme au goût de stupre. Que dire d'autre à propos de cet opus qui fleure bon l'artisanat rudimentaire, un de ces petits albums venus de nulle part, maladroit certes mais trempé dans la ténébreuse perversité de l'art noir pur et originel ? De là à regretter de ne pas l'avoir découvert plus tôt, il y a néanmoins un pas que nous ne franchirons pas... 2.5/5 (2015)


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