30 octobre 2016

Buddy Van Horn | Pink Cadillac (1989)


En quelques mots : Pink Cadillac s’inscrit dans la période la moins faste de Clint Eastwood, tant sur le plan professionnel que personnel. De Bird en 1988 à La relève en 1991, tous ses films connaissent peu de succès, à part La dernière cible, lequel est toutefois, de toutes les aventures de Dirty Harry, celle qui a le moins bien marché au box-office (19 millions de dollars de recettes américaines contre près de 35 millions pour Le retour de l’inspecteur Harry en 1983). La biographie de Charlie Parker et Chasseur blanc, cœur noir, tous deux présentés au festival de Cannes, constituent d’incontestables réussites artistiques et sont bien reçus par la critique mais leurs sorties se soldent pas de graves échecs. Ce troisième film de Buddy Van Horn représente, à l’instar du cinquième épisode de l’inspecteur Harry, une sorte de monnaie d’échange pour Bird vis à vis de la Warner. Pink Cadillac est le seul film de l’acteur à ne pas être sorti en salles en dehors des Etats-Unis ce qui, au vu de toutes les inepties qui polluent à longueur d’année nos écrans, semble pour le moins incompréhensible ! Alors certes, cette comédie d’action sans prétention, sans grande personnalité et platement filmée par Buddy Van Horn, demeure sans doute une des œuvres les plus mineures de Clint Eastwood. Le début est laborieux, la fin interminable, et le gang d’extrême droite, les Purs sangs est dépeint de manière grossière et caricaturale et sans l’humour du gang des Veuves noires de Doux, dur et dingue et Ca va cogner auxquels Pink Cadillac se rapproche. Malgré tout, le film présente un certain intérêt. Il s’avère plaisant à regarder, grâce notamment à ses nombreuses scènes d’action. Clint, dont le charisme est intact, semble davantage à l’aise que dans La dernière cible et il s’amuse à se déguiser et à composer différents personnages. Par sa décontraction, Tom Novak est une sorte de cousin de Philo Bedoe. Le tandem que l’acteur constitue avec Bernadette Peters fonctionne plutôt bien et ils ont quelques bonnes scènes ensemble. Enfin, il permet de remarquer la présence de certains habitués des films du cinéaste : Geoffrey Lewis, Bill McKinney, Frances Fisher (laquelle ne tarde pas à devenir sa nouvelle compagne) pour les plus évidents. Notons aussi les apparitions de Mara Corday (elle jouait déjà dans Tarantula en 1955), Paul Benjamin (vu dans L’évadé d’Alcatraz), John Dennis Johnson (un des suppléants de Pale Rider), James Cromwell et Jim Carrey dans une imitation irrésistible de Elvis Presley. Pink Cadillac n’est donc pas le navet que certains prétendent ! 


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