17 août 2016

KröniK | The Ugly - Decreation (2015)


The Ugly est encore un de ces groupes qui, après plusieurs années d'abstinence et un seul album au compteur, "Slaves To The Decay", publié en 2008, se décide (enfin) à remettre le couvert !  Du coup, alors que cette première hostie fut plutôt bien accueillie, tout est maintenant à refaire pour les Suédois. Nouveau label (le modeste ViciSolum Productions), formation rénovée avec l'arrivée du bassiste Joakim Antman et surtout le désormais batteur de Marduk, Fredrik Widigs, mais toujours ce black metal estampillé "Made In Sweden", comprendre rapide et sinistre à la fois, agressif aux entournures sans pour autant bâillonner des atmosphères malsaines au goût de soufre.  Bref, The Ugly laboure la terre pestilentielle des Valkyrja, Funeral Mist, Watain et autre Ondskapt sans chercher à y semer sa personnalité. Est-ce que c'est ce qu'on lui demande d'ailleurs ? Pas vraiment en vérité. S'ils n'inventent donc rien, les Scandinaves impressionnent - comme souvent sinon toujours - par leur insolente maîtrise. Vierge de toute véritable trace d'originalité peut-être, "Decreation" respecte son cahier des charges avec cette vicieuse efficacité typiquement suédoise. Blasts à tous les étages (forcément), guitares raclant la peau à la manière d'un scalpel trempé dans la rouille, chant échappé d'une crypte définissent ainsi un cadre certes éprouvé mais honoré avec une mécanique de la brutalité morbide incontestable. S'il s'ouvre avec le véloce 'I Am Death', très vite l'opus serpente dans les méandres d'un art noir reptilien, quand bien même la cadence reste souvent sous le signe du lapin Duracel, à l'image de ce 'Blackgoat' que perforent néanmoins de pesants coups de boutoir. Ayant été à bonne école, le groupe sait en effet briser la linéarité d'un black metal bas du front en trouant son canevas de breaks mortifères, mid-tempos aux allures de panzers lors de l'invasion de la Pologne ('Lögnerna Till Aska'). Sans génie, The Ugly enfante un bon disque de metal noir  qui ne révolutionnera pas le genre mais permet d'épancher notre soif d'une semence ténébreuse et désolée. Nouveau départ, souhaitons avant tout qu'il permette à ses créateurs de s'extraire de l'ornière de la confidentialité. Sa réussite modeste bien que réelle, associée à la présence de l'actuel marteleur de Marduk devraient leur conférer une exposition méritée... 3/5 (2015)


                                   

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