15 août 2016

KröniK | Beyond God - A Moment Of Black (2016)


Si, il y a encore quelques années, la présence d'une chanteuse au sein d'un groupe séduisait et suffisait à attiser les curiosités, nous avons désormais tendance à nous méfier lorsque débarque sur notre platine un spécimen de ce metal mélodique gainé de voix féminines. A bout de souffle et au bord de la saturation, l'exercice peine aujourd'hui à surprendre, à force d'être rabâché par plus de traîne-savates que de novateurs. Et il n'est pas un mois sans la  "découverte" d'un album du genre, à peine écouté qu'il est déjà oublié. "A Moment Of Black", premier effort de Beyond God est donc celui qui nous intéresse (?) ce mois-ci. Du nom du groupe à celui de son galop d'essai, il n'y a malheureusement rien ici qui ne transpire le manque d'originalité. Entre l'introduction de rigueur ('A Beautiful Beginning') et des mélodies que ses auteurs souhaitaient sans doute puissamment sombres et évocatrices alors qu'elles peinent justement à évoquer autre chose qu'un sentiment de déjà-entendu, cet album ressemble en réalité à mille autres. Est-ce pour autant mal fait et pénible à écouter ? Que nenni, bien au contraire. "A Moment Of Black" n'est pas un mauvais disque. Emballé avec un certain savoir-faire, il est à peu près sûr que les amateurs du genre trouveront bien à y picorer quelques miettes pour les rassasier. Fardées d'atours symphoniques, quoique maigrelets, ses compositions se révèlent toutes agréables à défaut d'être inoubliables, écrins élégants aux belles lignes vocales de la nouvelle recrue Meryl Foreman. Mais, encore une fois, n'est pas Within Temptation qui veut et surtout pas son compatriote dont la partition s'avère être bien trop corsetée dans une évidente banalité, écueil que ne pardonne pas ce metal mélodique aux prétentions orchestrales. Il faut de la personnalité pour réussir à tirer son épingle du jeu, qualité que Beyond God ne possède pas (encore). Appliqué, il lui manque une part de folie qui distinguera toujours la première division de la seconde. Réunis depuis 2008, les Bataves ont mis huit ans pour enfanter cette tardive carte de visite longue durée déjà dépassée dont on peut douter qu'elle leur permette de s'extraire de l'ornière de la série B. Plaisant mais sans saveur, "A Moment Of Black" fait partie de ces trop nombreuses galettes que leur bonne tenue technique n'exonère pas d'une regrettable platitude. 2/5 (2016)


                                   

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