Petite hostie d'une quinzaine de minutes à
peine peut-être, « Burial Ground Trance » n'en est pas moins un de
ces obscurs méfaits qui font tout le sel du black metal, un art sombre tel
qu'il devrait toujours être, cryptique et sinistre, auréolé d'une crasseuse
croûte de mystère. Editée en format cassette par Iron Bonehead Productions,
gage d'authenticité sinon d'intégrité s'il en est, cette offrande permet à
Celestial Grave de s'offrir à nous, dans les apparats ténébreux d'une engeance
noire à la finlandaise. Le duo éjacule les émanations diaboliques d'un rituel
ancestral, rapide comme un torrent en crue, tendu comme une verge gonflée d'une
malsaine semence mais non moins mélodique dans son expression occulte d'une
noirceur caverneuse. Chant à la fois écorché et sentencieux, riffs qui
grésillent et rythmique ancrée dans une roche abyssale sont à l'unisson d'une
décrépitude crépusculaire. Ces trois titres suffisent aux Finlandais pour
esquisser un univers nocturne que peuplent de démoniaques créatures. Véloce,
'The Heartbeats Drum' lance l'écoute à coups de griffures obsédantes. Scalpel
trempé dans un stupre au goût de rouille, la guitare racle les chairs avant de
cracher un solo nourri aux grains du pur heavy metal. Avec ses roulements de
toms hypnotiques en guise d'invite à une cérémonie impie, 'The Bearer Of Death'
imprime un tempo aussi vicieux que reptilien avant de tricoter lors d'une seconde
partie venimeuse, des instants morbides comme suspendus au dessus d'un gouffre
sans fin. Quant à l'éponyme 'Burial Ground Trance', il renoue avec une agression
fielleuse, propulsée par une énergie ravagée presque thrash. Un (trop petit) quart
d'heure, c'est peu mais fait (très) mal quand même car il permet déjà d'entrevoir
les traits prometteurs d'une bête au potentiel qu'on devine à peine dépucelé.
Glorifiant les unholy forces of evil, Celestial Grave parvient à capter cette
insondable négativité venue du fond des ténèbres... 3,5/5 (2016)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire