9 octobre 2015

Mortuus | Grape Of The Vine (2014)


Après un hiatus de sept années, Mortuus est enfin de retour. Ceux qui sont sensibles - à raison - à ce Black suédois d'une noirceur aussi abyssale que mortifère, exalté par des hordes telles que Watain, Funeral Mist ou Valkyrja, n'attendaient pourtant rien de ce Grape Of The Vine quasiment sorti des limbes car faisant suite à des débuts déjà oubliés incarnés par un EP puis un premier opus longue durée. De fait, c'est presque un second départ que marque ce nouveau méfait. Celui-ci va-t-il corriger le tir et imposer cette fois ses géniteurs ? Son écoute achevée, nous aurions aimé répondre uniquement par l'affirmative or ce n'est pas (tout à fait) le cas. Non pas que cette offrande se solde par un échec, bien au contraire et nous y reviendrons mais elle est finalement trop avare de cette essence malsaine, de ce sperme vicieux tant recherchés. Sinistres, ses traits le sont pourtant, soulignant des complaintes d'une funèbre lenteur. Animé par deux activistes de la chapelle noire locale, l'un (M. Hinze) ancien batteur d'Onskapt et l'autre (Tehôm) actuel bassiste et chanteur d'Ofermod (entre autres) qui sont donc allés à bonne école, Mortuus maîtrise, ceci dit, l'art du riffing pollué, presque maladif ainsi que ce sens des ambiances dépressives libérées avec une aussi réjouissante que masochiste largesse. Grape Of The Vine est à ce titre tout à fait réussi, rejeton morbide d'un black metal lancinant dont le tempo ne s'emballe à aucun moment, comme englué dans une noirceur indicible. Les atmosphères de décrépitude sont là, tissées par deux musiciens au savoir-faire éprouvé. Mais d'où viennent les grumeaux alors ? D'un manque de nuances sans aucun doute car ces longues macérations peinent à se distinguer vraiment les unes des autres. Prises séparément, elles inoculent pourtant toutes dans nos veines un funeste poison mais le tout qu'elles forment finit par lasser quelque peu. Et comme Mortuus ne s'enfonce jamais aussi loin dans les abîmes que certains de ses compatriotes (on pense à Svart notamment et à son insurpassable Förlorad ), Grape Of The Vine ne fait que s'approcher du grand disque qu'il aurait pu (dû) être. Ne boudons toutefois pas notre plaisir (façon de parler) face à cet album qui reste néanmoins largement supérieur à bien d'autres du même genre. (2015)


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