30 avril 2014

From the grave | Silent Force - Infatuator (2001)



La carrière de Judas Priest est émaillée d’une brochette de très grands disques. Parmi ceux-ci, il y en a un qui se détache pourtant : Painkiller. Publié en 1990, on ne compte plus en effet les groupes qui ne cessent de s’y abreuver. Un exemple ? Silent Force. Ecoutez le titre d’ouverture de sa seconde galette, « Infatuator », pour vous en convaincre : même voix haut perchée, mêmes lignes vocales et des riffs trempés dans l’acier à l’identique… Cela ne vous suffit pas ? Les roulements de batterie en guise de préliminaires à « Fall Into Oblivion » sont littéralement pompés sur ceux de « Painkiller » ! Sans oublier la reprise du « All Guns Blazing » ! Toutefois, se contenter de définir ce groupe comme une simple copie de l’aîné britannique est des plus réducteurs car il vaut mieux que ce raccourci. A l’origine de Silent Force, on rencontre deux artistes estimant qu’ils ont tous les deux mieux à faire que de jouer les faire-valoir pour quelqu’un d’autre : le chanteur DC Cooper en a marre de devoir subir les diktats de Andre Andersen, leader de Royal Hunt, tandis que le guitariste Alex Beyrodt se sent à l’étroit dans l’ombre de Matt Sinner. Les deux hommes décident donc d’unir leur force. Le fruit de cet union fut d’abord Empire Of Future, premier essai convaincant, dont Cooper a néanmoins regretté par la suite qu’il ressemble trop à un opus solo de Beyrodt. C’est pourquoi, Infatuator, son successeur, se présente davantage comme le travail d’un vrai groupe sinon du tandem que les deux hommes forment. Tous les deux se connaissent désormais mieux et peuvent mieux collaborer. Cela se ressent sur cet album bien mieux écrit, parfait alliage entre le sens de la mélodie à l’américaine qu’apporte DC et la puissance du heavy forgé dans les aciéries allemandes que contribue à délivrer Alex, guitar-hero sous-estimé dont le jeu transpire le Ritchie Blackmore et plus encore son élève spirituel, Yngwie Malmsteen. De fait, Silent Force a parfois des allures de croisement entre Judas Priest (pour le chant) et le virtuose suédois (pour les envolées néo-classiques et l’importance ces claviers), comme sur « We Must Use The Power » par exemple. Infatuator commence très fort avec le titre éponyme, suivi de « Fall Into Oblivion », la power-ballad « Hear Me Calling » et « Promised Land ». Pivot du disque, la « Trilogy » reste un de ses hauts faits d’arme (surtout « Gladiator », le second pan), malgré une intro orchestrale qui ne s’imposait pas. L’écoute se poursuit avec des brûlots de l’acabit de « Last Time », « World Aflame » et s’achève sur le très beau « In Your Arms », rehaussé de quelques lignes vocales féminines du plus bel effet  et l’instrumental « Northern Lights » où Alex se prend pour Yngwie période Concerto For Electric Guitar…. Rien à jeter donc que du lourd, de l’imparable qui a fait ses preuves. Ses mecs savent composer des hymnes, cela se sent tout du long. Les fans de bon vieux heavy metal vont pouvoir headbanger et taper du pied dans leur chambre à coucher puis lors des festivals où le groupe ne manquera certainement pas d’apparaître.  (cT08)


Heavy Metal | 59:44 | Massacre Records | FB




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