13 décembre 2011

KröniK | Adimiron - K2 (2011)


Les influences, c’est compliqué ! On vous les reproche lorsqu’elles font plus qu’affleurer à la surface alors qu’elles peuvent parfois être à l’origine des meilleurs moments d’un album. Démonstration avec K2, troisième opus de Adimiron, naguère modeste horde officiant dans un Death-Black de seconde zone, aujourd’hui toujours aussi modeste mais braconnant sur des terres qui, bien que toujours sur-vitaminées, louchent davantage vers un Métal extrême progressif dont un des principaux artisans demeure Opeth, figure tutélaire à laquelle on est par moment bien obligé de penser à l’écoute de certains missiles perforant une écoute placée sous le signe de la puissance.


Il y a ces plans dont Mike Akerfeldt a fait l’une de ses marques de fabrique qui propulsent "Where Nothing Changes", ces lignes de chant clair proches de celles que le Suédois signe depuis Damnation, émaillant le tout d’abord feutré "Passanger", avant que celui-ci ne s’emballe lors de sa seconde partie, ou bien encore ces nappes de Mellotron hantées typiques de l'ère Ghost Reveries, autant de références évidentes qui pourraient être embarrassantes et grever des compositions par ailleurs toujours d’une efficacité atomique mais qui au contraire multiplie leur valeur ajoutée. Au final, on préfère les Italiens lorsqu’ils s’engouffrent dans la brèche ouverte par Opeth, témoin ce "Above The Rest", qui lui aussi paraît tout droit sorti de la tête du volubile Akerfeldt et au demeurant un des meilleurs extraits de l’album. Moins en revanche quand ils sculptent, bien qu’ils le fassent alors d’une manière plus personnelle, des aplats modernes avec un chant énervé quasi Hardcore (ce n’est pas pour rien que Dave Padden, actuel gueulard d’Annihilator, vient vomir ses boyaux le temps de "The Whisperer") comme burin. Œuvre solide et tendue comme le foc d’un navire, dont on sort de l’écoute sur les rotules, K2 alterne de fait, déflagrations explosives et techniques avec des musiciens au taquet ("Oriens" et son intro arabisante qui fait toujours son petit effet, "Vertical Limit") et pulsations veloutées où les ambiances l’emportent sur l’agression pure et simple. C’est nerveux et bien interprété, faisant de cet album le travail le plus accompli de Adimiron, qui devra cependant affirmer une identité qui se cherche encore, quitte à ne jamais vraiment s'affranchir du modèle suédois... (15.12.2011) ⍖⍖





Influences are complicated! They are blamed for more than just surfacing on the surface when they can sometimes be the source of the best moments of an album. Demonstration with K2, Adimiron's third opus, once a modest horde officiating in a Death-Black of second rank, today still as modest but poaching on lands that, although still over-vitaminated, squint more towards an extreme progressive Metal whose one of the main craftsmen remains Opeth, a tutelary figure to whom we are sometimes obliged to think of listening to certain missiles performing a listening placed under the sign of power. There are those plans that Mike Akerfeldt made one of his trademarks that propel "Where Nothing Changes", those clear vocal lines close to those that the Swede has signed since Damnation, enamelling first of all the muffled "Passanger", before it gets carried away in its second part, or even these haunted Mellotron slicks typical of the Ghost Reveries era, so many obvious references that could be embarrassing and put a strain on compositions that still have atomic efficiency but which on the contrary multiply their added value. In the end, we prefer the Italians when they rush into the breach opened by Opeth, witness this "Above The Rest", which also seems to come straight out of the head of the voluble Akerfeldt and moreover one of the best tracks on the album. On the other hand, less so when they sculpt, although they do so in a more personal way, modern flat tints with an angry, almost Hardcore voice (it's not for nothing that Dave Padden, now the mouth of Annihilator, comes to vomit his guts out while "The Whisperer" is being made) as a burin. A solid and tense work like the jib of a ship, from which one leaves the sheet on the kneecaps, K2 alternates in fact, explosive and technical deflagrations with musicians on the cleat ("Oriens" and its arabic intro which always has its little effect, "Vertical Limit") and velvety pulsations where the moods prevail over the pure and simple aggression. It's nervous and well interpreted, making this album Adimiron's most accomplished work, which will however have to affirm an identity that is still being sought, even if it means never really freeing itself from the Swedish model... (13.12.2011)

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